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La mort de Jean-Claude Lenoir, figure de l’aide aux migrants à Calais

Jul 18, 2024 IA IDOPRESS

Jean-Claude Lenoir,vice-président de l’ONG Salam,à Calais (Pas-de-Calais),le 23 mars 2009. PHILIPPE HUGUEN / AFP « La vie continue… Salam continue… Le travail d’information [et de] dénonciation continue… » C’est par ces mots empreints de tristesse que l’association Salam – acronyme de Soutenons,aidons,luttons,agissons pour les migrants et les pays en difficulté – a entamé le compte rendu des opérations de démantèlement de campements de migrants réalisées à Calais (Pas-de-Calais),vendredi 12 juillet. Ses auteurs recensent quotidiennement,par mail,le nombre de tentes saisies par la police sur le littoral du nord de la France et de personnes déplacées.

Un peu plus tôt dans la journée,l’association avait dû annoncer le décès de son président,Jean-Claude Lenoir,figure locale de l’engagement en faveur des personnes migrantes. Agé de 72 ans,il a été victime d’un malaise au volant d’une camionnette de l’association,le 11 juillet. Son véhicule est tombé dans un canal de Calais. « Jean-Claude est tombé à l’eau avec sa camionnette et s’est noyé. Sans doute un malaise [cardiaque]. Trop tôt pour dire autre chose que notre peine »,écrivait Claire Millot,secrétaire générale de Salam.

Un hommage a été organisé,le 12 juillet,près de l’endroit où le fourgon a été accidenté. Les militants l’ont associé à l’hommage rendu aux quatre personnes mortes noyées la nuit précédente au large de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais),en tentant de rejoindre le Royaume-Uni à bord d’une embarcation pneumatique de fortune.

Jean-Claude Lenoir était l’un des membres fondateurs de Salam,connue pour organiser des distributions de repas dans les campements de Calais et de Grande-Synthe (Nord),et qui compte aujourd’hui quelque 300 adhérents. « C’était à l’origine un mouvement de citoyens qui ne voulaient pas laisser des gens dehors. A l’époque du camp de Sangatte [Pas-de-Calais],Jean-Claude faisait cuire du riz sur un trépied à gaz dans son garage »,se souvient Claire Millot.

Humanisme et fraternité

En 2004,M. Lenoir avait été condamné par le tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer pour avoir hébergé des migrants chez lui après la fermeture du camp de Sangatte,fin 2002. Il avait néanmoins été dispensé de peine,le tribunal ayant estimé que lui et un autre militant jugé avaient servi une cause humanitaire. « Dès demain,on sera sur le terrain à temps plein et l’on continuera à le faire au vu et au su de tous »,avait déclaré à l’époque M. Lenoir.

S’il était moins présent dans les campements ces dernières années,Jean-Claude Lenoir avait l’habitude de partager régulièrement ses « coups de gueule » par courriel à l’ensemble des membres de l’association. Dans le contexte de l’arrivée du Rassemblement national en tête lors des élections européennes,le 9 juin,il avait récemment écrit : « Hypocrisie,nous n’avons cessé d’alerter ! Harceler vingt-quatre heures sur vingt-quatre,démolir le moindre abri,contrôler au faciès. En fait,semer les graines de l’intolérance de l’autre,cultiver avec soin cette triste culture. Hypocrisie,aujourd’hui feindre de s’étonner,jouer les révoltés. Nous n’avons cessé d’alerter ! Nous continuerons à le revendiquer,notre République est fraternelle ! »

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