SéVERIN MILLET Halim devait partir en vacances le 11 juillet. Mais,ce jour-là,lorsqu’il s’est présenté avec son épouse et ses trois enfants à l’embarquement de son vol pour la Tunisie à l’aéroport d’Orly (Val-de-Marne),la police aux frontières (PAF) le retient. « On m’a conduit dans un bureau où une femme m’a notifié que j’étais assigné à résidence depuis le 27 juin »,raconte au Monde ce Franco-Algérien de 44 ans,qui ne souhaite pas voir mentionné son nom de famille.
Problème : l’arrêté lui notifiant sa mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance (Micas) − une interdiction de circuler hors d’un certain périmètre instaurée par la loi antiterroriste de 2017,qui a fait entrer dans le droit commun des mesures inspirées de l’état d’urgence,mesure qui peut s’apparenter à une forme d’assignation à résidence − a été envoyé à son ancienne adresse,à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne),qu’il a quittée en août 2023 pour s’installer chez sa mère,à Paris.
Cela fait donc deux semaines qu’il est en infraction sans le savoir. Manifestement,la police l’avait oublié. « Pourtant,j’étais passé par la PAF,le 5 juillet,en rentrant de l’étranger et j’avais signalé ma nouvelle adresse. On ne m’avait rien notifié »,explique Halim,qui a l’habitude des contrôles depuis une assignation à résidence remontant à 2015,pour avoir participé à un trafic de voitures volées avec des membres de la mouvance islamiste radicale à la fin des années 2000 et pour avoir été accusé d’effectuer des repérages aux abords du domicile d’un responsable de Charlie Hebdo.
Le voici donc de nouveau assigné à résidence pour trois mois à une adresse qu’il n’occupe plus,au nom de mesures destinées à assurer la sécurité des Jeux olympiques et paralympiques (JOP). Pourtant,il comptait séjourner en Tunisie pendant toute la durée des Jeux et au-delà. Alors que son épouse et ses enfants s’envolent pour les vacances,Halim prend un taxi pour se rendre chez son avocat,Me Vincent Brengarth,dans le centre de Paris.
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