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Aurore Lalucq, députée européenne : « L’UE a fait le deuil du néolibéralisme »

Jul 24, 2024 IA IDOPRESS

La députée européenne Aurore Lalucq lors d’une réunion publique pendant la campagne des Européennes,à Brest,le 25 mai 2024. DAMIEN MEYER / AFP L’eurodéputée Place publique Aurore Lalucq,qui commence son deuxième mandat,devrait être élue,mardi 23 juillet,présidente de la commission des affaires économiques et monétaires au Parlement européen. L’économiste de 45 ans a voté,comme presque tous les socialistes français,pour la reconduction à la présidence de la Commission européenne d’Ursula von der Leyen,qui s’appuie,à Strasbourg,sur une majorité construite autour des chrétiens-démocrates du Parti populaire européen (PPE),des sociaux-démocrates (S&D) et des libéraux de Renew.

Etes-vous satisfaite du premier mandat d’Ursula von der Leyen ?

Les cinq dernières années ont mis à l’épreuve l’Union européenne (UE),elles commencent à la refaçonner. Le Covid,la guerre en Ukraine,la crise énergétique,le triplement en dix ans de notre déficit commercial avec la Chine,l’offensive américaine sur les technologies vertes avec l’Inflation Reduction Act… On a eu des tests grandeur nature sur l’UE. Des tabous ont été brisés,l’UE a fait le deuil du néolibéralisme. Aujourd’hui,en Europe,on peut parler de politique industrielle sans se prendre des tomates.

Mais ces changements à l’œuvre ne sont pas suffisants ?

L’enjeu,désormais,c’est que l’UE ne se sente plus comme un marché puissant mais comme une puissance économique. Dans le mandat qui vient,les questions économiques et industrielles vont être clés. Quelque 60 % des chaînes de technologies vertes sont détenus par la Chine. Les Etats-Unis alignent des centaines de milliards de dollars pour soutenir leur industrie verte. Ils ont une vraie doctrine systémique : ils veulent une révolution verte et l’autonomie stratégique. La Chine aussi a une doctrine,qui veut la soumission économique de l’UE à des fins politiques.

Et l’Europe ?

Il faut qu’elle ait également une doctrine systémique. Il faut qu’elle décide de se doter d’entreprises fortes dans le numérique – ils sont où,les champions européens ? – et dans l’industrie verte. Il faut qu’elle se donne des outils concrets pour y parvenir. Par exemple une capacité à investir,ce qui passe par des ressources propres à l’Union.

Pour l’instant,Ursula von der Leyen met l’accent sur des financements privés,qu’une union des marchés de capitaux faciliterait,et reste évasive sur la manière de mobiliser des financements publics…

L’union des marchés de capitaux,c’est très bien. Mais cela suppose une harmonisation du droit dans certains domaines,la mise en place d’un superviseur unique ou encore d’une chambre de compensation forte,et cela va prendre du temps. L’union des marchés de capitaux,c’est un outil sur lequel on ne peut pas mettre tout notre capital politique,ce serait un jeu dangereux. Il faut aussi des financements publics,comme le font les Etats-Unis,à coups de crédits d’impôt. C’est ce qu’il nous manque : une politique industrielle pensée,où la puissance publique donne le « la ».

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