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L'État français veut acquérir les activités sensibles de l'ex-fleuron de l'informatique Atos

Apr 29, 2024 Entreprise

Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a ainsi déclaré dimanche sur LCI avoir envoyé une lettre d'intention à l'entreprise afin d'éviter que des activités stratégiques pour la France ne « passent dans les mains d'acteurs étrangers ».

Atos, en pleine tourmente financière, possède notamment des supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire et des contrats avec l'armée française. « Je suis le dossier de très près. Pourquoi ? Parce qu'il y a chez Atos un certain nombre d'activités stratégiques pour la nation française, stratégiques pour notre souveraineté, stratégiques pour notre défense, en matière de cybersécurité, en matière de supercalculateurs, en matière de nucléaire », a expliqué Bruno Le Maire, estimant que « ces activités souveraines doivent rester sous le contrôle exclusif de la France ».

 

Les activités concernées par la lettre d'intention recouvrent notamment ces supercalculateurs, des serveurs participant à l'intelligence artificielle (IA) et à l'informatique quantique ou encore des produits de cybersécurité, a-t-on appris auprès du cabinet du ministre.

Ce périmètre génère un chiffre d'affaires annuel de l'ordre de 900 millions d'euros, sur un total de près de 11 milliards d'euros pour l'ensemble du groupe Atos, et rassemble quelque 4 000 salariés, essentiellement basés en France, a précisé la même source. Aucun montant en vue d'un rachat n'a été divulgué.

L'État s'était déjà engagé à prêter 50 millions d'euros à l'entreprise pour l'aider à stabiliser sa situation financière et a acquis une « action de préférence » qui lui permet de mettre son veto à certaines opérations au niveau de Bull, filiale d'Atos qui construit ses supercalculateurs.

Un rachat avec des industriels français

Pour cette lettre d'intention, action qui n'est pas engageante, c'est l'Agence des participations de l'État qui mène l'opération sous l'autorité de Bruno Le Maire, a souligné ce dernier. Le ministre a cependant dit souhaiter « que l'État ne soit pas seul » et espère rallier d'autres acteurs français pour cette opération. Sans donner leurs noms, il a expliqué qu'il pourrait s'agir d'entreprises opérant dans les domaines de la défense ou de l'aéronautique.

Selon son cabinet, « des discussions » sont ainsi en cours « depuis plusieurs semaines » avec un certain nombre d'industriels « qui feraient sens en termes de développement de ces activités ». 

L'ex-fleuron en difficulté, qui est l'un des piliers technologiques des Jeux olympiques de Paris, a perdu plus de 80% de sa valeur boursière en un an, après avoir vu s'effondrer coup sur coup deux opérations de cession d'une partie de ses activités qui devaient le remettre à flot.

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