Vincent Labrune,président de la LFP,et
Yousef Al-Obaidly,directeur général de beIN Sports,au Stade de la Source,à Orléans,le 20 janvier 2024. BERNARD PAPON / PRESSE SPORTS Dans le confortable canapé où il est assis,Vincent Labrune affiche sa sérénité. « Je dors tranquille »,répète-t-il,sur la terrasse du luxueux hôtel parisien où il a donné rendez-vous. Son corps,pourtant,dit tout autre chose : le président de la Ligue de football professionnel (LFP) s’agite nerveusement sur place,se recoiffe sans cesse,enchaîne les cigarettes. Empêtré dans le dossier de la vente toujours inachevée des droits de retransmission de la Ligue 1,l’homme d’affaires de 53 ans est sous pression,de plus en plus ciblé par des critiques résonnant surtout – pour l’instant – à l’extérieur du cercle des dirigeants du ballon rond. « Cela commence à me casser les oreilles »,concède-t-il dans la discussion.
A moins de deux mois du début de la nouvelle saison de Ligue 1,la LFP n’a toujours pas trouvé de diffuseur pour les 306 matchs du prochain championnat. Le plan sur lequel M. Labrune comptait depuis l’automne,fondé sur une cession des droits à BeIN Sports puis une rétrocession de certains d’entre eux à Canal+,est à l’arrêt. La chaîne qatari,avec laquelle le président de la Ligue conserve une bonne relation,ne souhaite pas investir seule et assumer l’intégralité du risque. Quant à la filiale du groupe Vivendi,dont l’actionnaire de référence est Vincent Bolloré,elle se montre très peu pressée d’arriver à un accord. Pour obtenir un prix cassé au tout dernier moment ?
« Jusqu’à présent,ni M. Saada [président de Canal+] ni M. Bolloré n’ont jamais voulu négocier ni même discuter avec nous »,constate le président de la Ligue,qui n’a plus rencontré le milliardaire depuis 2016,malgré l’amitié commune qui les lie à un entremetteur de l’ombredans ce dossier,Nicolas Sarkozy. « Ils ont dit ce qu’ils allaient faire et ils ont fait ce qu’ils avaient dit. Pour autant,il faudra bien finir par trouver un moyen de renouer le dialogue d’ici à la fin du mois [le contrat des droits télévisés pour le cycle 2021-2024 prend fin le 30 juin] : il serait irresponsable de prendre une décision sur nos droits audiovisuels sans avoir évalué les possibilités qui existent avec Canal+,s’il y en a… » Sollicité par Le Monde,Canal+ n’a pas répondu.
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