L’usine de production de câbles de Calais (Pas-de-Calais),d’Alcatel Submarine Networks,le 9 décembre 2022. DENIS CHARLET / AFP Malgré le contexte politique,les affaires continuent pour le ministère de l’économie. Bercy a annoncé,jeudi 27 juin,avoir signé avec Nokia une promesse d’achat portant sur 80 % du capital d’Alcatel Submarine Networks (ASN),la filiale de production et de pose de câbles sous-marins de télécommunications de l’équipementier finlandais.
L’opération valorise l’entreprise à environ 350 millions d’euros,dette comprise. Une fois celle-ci retranchée,l’Agence des participations de l’Etat (APE),qui mène la transaction,déboursera autour de 100 millions d’euros pour acheter ce bloc. La vente devrait être définitivement signée en fin d’année. Nokia conservera les 20 % du capital restant,mais l’Etat dispose d’options pour acheter,à terme,cette part résiduelle.
Le groupe finlandais,qui avait hérité d’ASN en 2015 au moment du rachat d’Alcatel-Lucent,a engagé,il y a environ deux ans,des réflexions sur l’avenir de cette société dans son périmètre. « Les repreneurs potentiels ne nous convenaient pas totalement,c’est pourquoi nous avons décidé de réaliser cette acquisition en direct »,explique Bercy,convaincu du caractère stratégique de cette société : 99 % du trafic Internet mondial transitent par des câbles sous-marins et,avec sa façade maritime,la France est un centre névralgique du réseau.
ASN,que Nokia avait déjà tenté de vendre fin 2018,a profité ces dernières années d’une explosion de son marché sous l’impulsion des géants du numérique,comme Google et Facebook,devenus les plus gros installateurs de câbles sous-marins au monde.
Son chiffre d’affaires a doublé en cinq ans,pour atteindre 1,12 milliard d’euros en 2023,et le câblier a investi plus de 100 millions d’euros en 2021 et 2022 pour augmenter les capacités de production et de stockage de son usine calaisienne,où il emploie en direct un peu plus de 600 personnes et environ 400 salariés sous-traitants. ASN,qui dispose aussi d’une usine à Greenwich,près de Londres,pour fabriquer des amplificateurs,se partage le marché avec l’américain SubCom et le japonais NEC.
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