Le logo de la chaîne d’information BFM-TV est affiché sur les écrans de tablettes,de smartphones et de téléviseurs,à Toulouse,le 17 mars 2024. LIONEL BONAVENTURE / AFP L’affaire de la fausse rétractation de l’affairiste franco-libanais Ziad Takieddine,en novembre 2020,sur le financement présumé libyen de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy provoque des remous à BFM-TV. Mercredi 10 juillet,le site Mediapart a révélé des échanges de SMS datant de l’automne 2020 entre la communicante de l’ex-président de la République,Véronique Waché,et plusieurs figures de la chaîne,dont le directeur général,Marc-Olivier Fogiel et l’ex- « éditorialiste maison » Ruth Elkrief. Une soixantaine de membres de la société des journalistes (SDJ) de la chaîne se sont réunis,jeudi 11 juillet après-midi,pour réfléchir à la suite à donner à la publication de cette enquête.
Ces SMS,« utiles à la manifestation de la vérité »,selon les juges d’instruction,et dont Le Monde a pris connaissance,sont issus de l’exploitation des données téléphoniques de Mme Waché – perquisitionnée en novembre 2023 – par la justice dans le cadre de l’enquête sur les manœuvres présumées de plusieurs protagonistes autour des déclarations faites,par M. Takieddine,à Paris Match et sur BFM-TV. Un dossier qui vaut à M. Sarkozy d’être mis en examen pour « recel de subornation de témoin » et « association de malfaiteurs ».
Ces SMS alimentent les soupçons de connivence,à l’automne 2020,entre M. Fogiel,Mme Elkrief,le journalisteBruno Jeudy et le clan Sarkozy. « Chère Véronique je suis là,je pense à vous et si vous avez envie de vous exprimer je suis à votre disposition on peut monter ce que vous voulez ! je t’embrasse fort et transmets mes amitiés à NS »,a ainsi écrit Mme Elkrief à Mme Waché,en octobre 2020,alors que M. Sarkozy venait d’être mis en examen une quatrième fois,cette fois pour « association de malfaiteurs »,dans le dossier libyen.
Le 13 novembre 2020,Mme Elkrief réalise un entretien de M. Sarkozy pour recueillir sa réaction aux déclarations de M. Takieddine. « C’est (…) lui [M. Sarkozy,contrairement à ses affirmations en audition au sujet de l’interview avec Mme Elkrief] qui choisit le média sur lequel il souhaite s’exprimer »,notent les juges dans leur procès-verbal.
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