Des membres du Syndicat national de Samsung Electronics (NSEU) sur le campus Giheung du conglomérat,à Yongin,le 10 juillet 2024. JUNG YEON-JE / AFP Les pluies violentes qui s’abattent sur la Corée du Sud n’ont pas dissuadé les salariés de Samsung Electronics de poursuivre leur action. Vêtus de cirés noirs,arborant un bandeau rouge floqué du mot « grève »,les travailleurs réunis devant l’usine de Hwaseong,à 45 kilomètres au sud de Séoul,ont approuvé,mercredi 10 juillet,le principe d’une « grève générale illimitée ». Le premier mouvement syndical d’importance organisé depuis la création du géant sud-coréen de l’électronique,il y a cinquante-cinq ans,se durcit.
« La direction n’est pas disposée à discuter. Nous déclarons donc une grève générale,illimitée »,a annoncé le Syndicat national de Samsung Electronics (NSEU),dont le président,Son Woo-mok,a souligné « l’urgence » de rester mobilisé. « Depuis plus de dix ans,l’entreprise joue d’une “situation de crise” pour réduire les avantages sociaux,ignorer les augmentations de salaire et imposer des sacrifices aux employés »,a-t-il asséné. Le syndicat demande 5,6 % de hausse de salaire,des améliorations du système de rémunération,fondé sur les performances,un accroissement du nombre de jours de congés payés et une compensation des pertes subies lors des grèves.
Ce débrayage sanctionne l’échec d’un cycle de négociations amorcé en janvier. La médiation de la Commission nationale des relations du travail n’a rien donné. « Les propositions de l’entreprise ont montré qu’elle considérait toujours [les salariés] comme du consommable »,avait réagi le syndicat,qui avait alors voté la grève. Une première journée d’action a été menée,le 2 juin. Le dialogue n’ayant pas repris,le NSEU a opté pour un arrêt de travail de trois jours,du lundi 8 au mercredi 10 juillet,désormais transformé en grève illimitée.
Une assertion balayée par la direction. « Nous nous efforçons d’assurer la continuité de la production »,a expliqué l’entreprise,qui affirme aussi « agir pour renouer le dialogue avec le syndicat ». Samsung Electronics envisagerait,dans le même temps,d’embaucher des travailleurs pour pallier l’absence des grévistes.
Shin Se-don,professeur d’économie à l’université Sookmyung,estime que l’impact du mouvement sera probablement minime. « La direction estime que si elle répond trop facilement aux demandes du syndicat,cela pourrait créer un précédent pour des actions similaires. Cela dit,à terme,je pense que les deux parties parviendront à un compromis. »
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