« Mama Ngina » Kenyatta,en compagnie de son fils Uhuru Kenyatta (au centre),président du Kenya de 2013 à 2022,à Nairobi,le 20 octobre 2015. NOOR KHAMIS / REUTERS Elle aurait presque des airs d’écolière,sur cette photo noir et blanc prise en 1961. Une chemisette claire,des cheveux très courts,un sourire enfantin. Lui,enveloppé dans une veste de cuir sombre,la couvant du regard,a la barbe grisonnante. Ngina Kenyatta a 28 ans,son mari,Jomo,frise les 70. Voilà déjà une décennie que la jeune femme a été mariée à ce leader du mouvement pro-indépendance du Kenya. Ils viennent du même district de Gatundu,des vallons fertiles plantés de maïs,de bananiers et de caféiers,au cœur du pays des Kikuyu,la première communauté ethnique de cette colonie britannique. Lorsqu’elle quitte son village pour devenir sa quatrième épouse,elle est à peine majeure,n’a pas fait d’études,ne parle ni anglais ni swahili,seulement leur kikuyu natal.
Son destin bascule en 1964,lorsque Jomo devient président de la nouvelle République du Kenya. Elle a beau être la quatrième épouse,c’est elle qu’il choisit comme première dame. Dans les cérémonies officielles,elle est une hôte élégante,son visage parfait rehaussé de coiffes altières. Avec le « père de la nation »,qui s’est éloigné de ses deux premières femmes et dont la troisième est morte en couches,elle aura quatre enfants :deux filles (Wambui et Nyokabi) et deux garçons (Uhuru et Muhoho).
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