Interpellé mercredi 17 juillet au domicile de ses parents,en Alsace,un jeune homme de 19 ans appartenant à la mouvance néonazie a été condamné à deux ans de prison,dans la nuit de vendredi 19 à samedi 20 juillet,par le tribunal correctionnel de Paris,pour avoir proféré des menaces de mort sur Internet. Cette peine ayant été assortie d’un mandat de dépôt,il a été incarcéré.
L’enquête,confiée à la Sous-direction antiterroriste (SDAT),avait été ouverte par le Pôle national de la lutte contre la haine en ligne du parquet de Paris à la suite d’un signalement relatif à des propos qu’il avait tenus sur la chaîne Télégram « Division aryenne française »,dont il était l’animateur sous le pseudonyme de « Panzer ». Elle visait une ribambelle d’infractions,notamment « diffusion de procédés permettant la fabrication d’engin de destruction »,« menace de mort en raison de l’origine,la race,l’ethnie,la nation ou la religion » ou encore « provocation publique et directe non suivie d’effet à commettre un crime ou délit ».
Il lui était notamment reproché d’avoir publié,le 8 juin,sur sa boucle Telegram,une recette d’explosifs,et d’avoir appelé à commettre des « ratonnades » après que des milliers de personnes se sont rassemblées le 10 juin contre l’extrême droite après les élections européennes. Il était également soupçonné d’avoir publié un message dans lequel il disait « ce soir je vais faire sauter l’Elysée » et d’avoir menacé un journaliste spécialisé sur l’extrême droite.
Mais les menaces en ligne du jeune homme étaient multiples et ne ciblaient pas particulièrement les JO. Le parquet de Paris a d’ailleurs précisé que « les propos signalés,à l’origine des investigations,ne visent pas l’organisation des Jeux olympiques ». De fait,la drag-queen Minima Gesté a porté la flamme olympique dans les rues de Paris le 14 juillet,trois jours avant l’interpellation du jeune néonazi,dont les menaces n’ont donc pas été suivies d’effet.
Le Monde a pu vérifier que Panzer était un administrateur ou créateur de plusieurs groupes de discussions se revendiquant de la « Division aryenne française ». Ce groupuscule néonazi,en partie lié au réseau de discussion d’extrême droite FRDeter,dispose de plusieurs canaux Telegram,sur lesquels il diffuse des menaces contre des personnalités de gauche,ou encore des vidéos se présentant comme des « corrections » de pédophiles présumés piégés via de faux profils en ligne et attirés dans un guet-apens.
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