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Sexualité des Français : les multiples raisons du premier rapport sexuel un peu plus tardif

Nov 18, 2024 Entreprise IDOPRESS

Photo d’illustration. PER MAGNUS PERSSON/JOHNéR/PHOTONONSTOP Ce temps des « premières fois » résonne chez chacun. L’âge du premier rapport sexuel est l’un des indicateurs importants de l’enquête « Contexte des sexualités en France » (Inserm,ANRS-Maladies infectieuses),dont la quatrième édition a été dévoilée mercredi 13 novembre. En 2023,il s’établit à 18,2 ans pour les femmes et 17,7 ans pour les hommes. Des chiffres médians qui remontent légèrement depuis la précédente mouture de l’enquête : en 2006,filles et garçons faisaient leur entrée dans la sexualité avec un moindre écart,à 17,6 ans pour les premières et 17,2 ans pour les seconds.

Des jeunes plus patients ? Pas forcément. La photographie porte sur la « génération Covid »,celle qui a connu l’impact des confinements successifs en 2020 et 2021,et un envol vers l’autonomie,de fait,contrarié. Mais la « remontée » s’amorce depuis plus longtemps,souligne Nathalie Bajos,directrice de recherche à l’Inserm ayant coordonné l’enquête. Entre autres hypothèses explicatives,la sociologue cite la crise économique de 2008,« qui a notamment contribué au recul du départ du domicile des parents »,la dégradation de la santé mentale des jeunes,bien documentée dans la dernière décennie,mais aussi une « plus grande réflexivité » sur la sexualité au sein des nouvelles générations,mieux informées.

Une génération davantage actrice de sa sexualité

Lors de l’enquête,le choix a été fait de ne pas définir précisément ce que recouvre ce premier rapport sexuel. Une manière de laisser à chacun la liberté d’en fixer les contours. Toutefois,dans la très grande majorité des cas,il est associé « au premier acte de pénétration »,explique Mme Bajos. Il reste un moment fondateur,et les jeunes l’évoquent comme tel en faisant toujours la différence entre « ceux qui l’ont fait » et « ceux qui ne l’ont pas fait ». Il n’empêche,« aujourd’hui,l’entrée dans la sexualité se vit comme un processus dont fait partie ce premier rapport,sans en être forcément le point de départ »,rappelle Armelle Andro,démographe à l’université Paris-I,qui a,elle aussi,coordonné l’enquête.

La chercheuse énumère des « étapes » d’entrée dans la sexualité : premiers échanges numériques,premières interactions et rapports de séduction sur les réseaux sociaux,premiers flirts,ce que les jeunes nomment « les préli » (pour préliminaires),dit-elle. La masturbation,dont témoignent un nombre croissant de femmes,y compris chez les plus jeunes,en fait partie.

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