La salle de projection du Palace,cinéma en plein air,à Athènes,en août 2020. ANGELOS TZORTZINIS / AFP Quand,à 27 ans,Dafni Bechtsi,alors doctorante en biologie à Glasgow,en Ecosse,décide de tout plaquer pour rentrer à Athènes,son pari semble fou. Créer une plateforme de streaming qui puisse promouvoir le cinéma d’auteur.
Son père,distributeur de films en Grèce et propriétaire d’une chaîne de vidéoclubs,lui avait transmis son amour du septième art. Adulte,Dafni Bechtsi arpente les festivals de films européens et se rend compte de la richesse du cinéma indépendant. En rentrant à Athènes,elle constate que seule une infime partie de ces œuvres parviennent au public de son pays. « Je voulais recommander à mes amis des films,mais je ne savais pas comment ils pourraient avoir la chance de les voir,du moins légalement »,explique-t-elle dans le journal grec Kathimerini. Et voilà comment est né Cinobo,qui est l’acronyme de « Cinema No Borders ».
Le 12 mars 2020,en pleine pandémie de Covid-19 et au début du confinement en Grèce,la plateforme est lancée avec 300 films. Quatre ans après,Dafni Bechtsi a réussi son pari. Cinobo recense désormais plus de 1 000 titres (films primés,des chefs-d’œuvre classiques,du cinéma grec,des comédies françaises,des thrillers…) provenant de 100 pays différents,affiche des dizaines de milliers d’utilisateurs,emploie 22 personnes et a enregistré un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros en 2023,avec un bilan positif pour l’entreprise pour la troisième année d’affilée.
En 2020,en pleine pandémie,c’est le Ciné Paris,l’emblématique cinéma en plein air de la ville,avec vue sur l’Acropole,qui a dû fermer ses portes. Avec l’aide de Cinobo,il s’est relancé en mai 2024. La saison s’est terminée en octobre avec,là encore,près de deux fois plus de billets vendus que lors de sa dernière année opérationnelle.
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