Le président de Samsung Electronics,Jay Y. Lee,arrive au tribunal de Séoul,en Corée du Sud,le 25 novembre 2024. YONHAP NEWS AGENCY / VIA REUTERS Grand ménage chez Samsung Electronics,qui entre de fait dans une phase de gestion de crise en cette fin d’année. Mercredi 27 novembre,la division du géant sud-coréen dévolue à la production de smartphones et de semi-conducteurs a annoncé un vaste remaniement de son équipe dirigeante,avec pas moins de sept changements de têtes et un objectif affiché : revenir dans la course mondiale aux microprocesseurs,une compétition bouleversée par l’explosion de l’intelligence artificielle (IA),et dans laquelle le conglomérat s’est laissé distancer.
Parmi les décisions les plus marquantes figurent des promotions au sein des activités « puces mémoire » et « fonderie ». Les nominations visent à « renforcer la croissance et la compétitivité future de l’entreprise,en se concentrant sur le secteur des semi-conducteurs »,explique Samsung dans un communiqué.
Ce grand chambardement intervient après l’annonce,au mois d’octobre,de résultats décevants pour Samsung. Bien qu’en croissance,ceux-ci étaient en deçà des attentes des analystes,et avaient donné lieu à un aveu d’échec de l’entreprise. « Nous présentons nos excuses pour avoir suscité des inquiétudes avec ces performances qui n’ont pas répondu aux attentes du marché »,avait déclaré Jeon Young-hyun,alors directeur de la division semi-conducteurs de Samsung Electronics. Il avait également assuré que « la direction [prendrait] ses responsabilités et [s’assurerait] de faire un nouveau bond en avant ».
Cependant,il n’est pas garanti que ces mesures répondent sur le fond aux faiblesses de Samsung. Le coréen a été notamment surpassé par son concurrent – et compatriote – SK Hynix dans le domaine des puces de mémoire à large bande passante (HBM),utilisées dans l’IA. Afin d’augmenter son volume de production de ce type de produits,Samsung a décidé de reconvertir une usine d’écrans à cristaux liquides située à Cheonan,à 80 kilomètres au sud de Séoul,pour en faire un nouveau site de production de semi-conducteurs.
L’entreprise peine également à rivaliser avec son voisin taïwanais TSMC pour produire les puces les plus élaborées. Selon le Korea Herald,Samsung envisagerait même de sous-traiter une partie de sa production à son rival,en vue de décrocher des contrats avec de grands clients tels que Nvidia. Selon Park Sang-wook,analyste chez Shinyoung Securities interrogé par le Korea JoongAng Daily,« l’externalisation de l’activité de fonderie à TSMC [pourrait] porter un sérieux coup à la confiance [accordée à] Samsung,mais elle n’a pas d’autre choix que de répondre aux demandes de ses clients pour le moment. »
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