Bernard Arnault,président-directeur général de LVMH,quitte le Palais de justice de Paris,le 28 novembre 2024. STEPHANE MAHE/REUTERS C’est une sommité qui s’avance,jeudi 28 novembre au matin,à la barre du tribunal judiciaire de Paris,devant une salle comble. Le patron du groupe de luxe LVMH,Bernard Arnault,rosette sur galon d’or de la Grand-Croix de la Légion d’honneur accrochée au revers de costume,a été cité à comparaître en tant que témoinau procès de l’ancien patron du renseignement Bernard Squarcini et de neuf autres personnes. Les dix prévenus sont renvoyés pour des chefs de prévention allant de l’« exercice illégal d’agent de recherches privées » au « trafic d’influence passif »,principalement en lien avec des missions données à M. Squarcini par le groupe de luxe LVMH.
Parmi elles,l’opération de surveillance et d’infiltration menée entre 2013 et 2016 sur le journal Fakir et son cofondateur,François Ruffin,alors qu’il préparait son documentaire Merci patron ! sur des salariés licenciés par un sous-traitant du groupe de luxe. C’est ce journaliste,devenu depuis député (divers gauche) de la Somme,qui l’a fait citer,le contraignant ainsi à se rendre à l’audience,« dans un dossier où il y a écrit LVMH à toutes les pages »,précise l’un de ses avocats.
« Profession ? »,demande le président du tribunal,Benjamin Blanchet,comme de coutume aux témoins. « J’ai l’habitude de dire ingénieur »,répond M. Arnault. Sur les bancs,son fils Antoine,son avocate Jacqueline Laffont et le directeur des relations extérieures de LVMH,Jean-Charles Tréhan,sont venus l’accompagner.
Après avoir rappelé qu’il est « là à titre de simple témoin et [qu’]aucune mise en examen n’a jamais été envisagée » dans ce dossier le concernant,l’homme d’affaires rappelle le poids de son groupe dans l’économie mondiale – plus de « 220 000 employés directs » présents dans « 80 pays ». Puis il se fait plus offensif,regrettant les « critiques permanentes » qui s’abattent sur les « entrepreneurs français qui réussissent » et les « contre-vérités » selon lesquelles « [ils seraient] des champions du licenciement et des délocalisations »,accusant le documentaire de François Ruffin de s’en faire l’écho.
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