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Les certificats d’économie d’énergie, une cagnotte « verte » de 5 milliards d’euros à l’efficacité mitigée

Jun 19, 2024 Éducation IDOPRESS

Un employé travaille sur une chaîne de montage dans l’usine de fabrication de pompes à chaleur Intuis à Feuquières-en-Vimeu (Somme),le 2 octobre 2023. DENIS CHARLET / AFP Mettre le marché au profit de la transition écologique,c’était l’objectif d’Alexis (le prénom a été modifié) quand il a décroché un emploi dans le secteur des certificats d’économie d’énergie (CEE). Ce dispositif,créé en 2005,contraint les vendeurs d’électricité,de pétrole ou de gaz – comme TotalEnergies,Engie ou EDF – à financer des actions pour réduire la demande énergétique des Français.

Des centaines d’ingénieurs d’études CEE s’attellent à monter des opérations de toutes sortes,allant des travaux d’isolation à l’installation de thermostats connectés,en passant par la promotion du covoiturage. En une vingtaine d’années,les CEE sont devenus l’un des principaux leviers de maîtrise de la demande énergétique en France,brassant environ 5 milliards d’euros par an.

Le marché doit mécaniquement inciter les industriels à financer les actions les plus efficientes. Mais après deux ans d’expérience dans le secteur,Alexis en doute. « Tout ce système pose question,estime-t-il. Parfois,on laisse croire qu’on économise des dizaines de fois plus d’énergie que dans la réalité. » Le constat est partagé par les différents maillons de la chaîne des CEE interrogés par Le Monde. Loin d’être régi par une main invisible,ce marché est sans cesse remodelé,pris entre des injonctions politiques fluctuantes et les pressions de certains groupes d’intérêts.

Des économies d’énergie largement surévaluées

Pour limiter la demande d’énergie,l’Etat assigne à tous les fournisseurs d’énergie un volume d’économies à réaliser sur une période pluriannuelle. Sous peine de pénalités financières,ces entreprises doivent financer des opérations visant à réduire la demande d’énergie des particuliers ou des professionnels parmi un catalogue établi par l’Etat. Chaque opération éligible dispose d’une « fiche standardisée »,fixant des critères à respecter et un niveau théorique d’économies attendues – exprimées dans une unité spécifique,le « kilowattheure cumulé et actualisé » (kWh cumac),pour mesurer l’efficacité dans la durée.

Par exemple,pour un particulier qui fait installer une pompe à chaleur dans sa maison de 70 mètres carrés,la fiche CEE évalue l’économie d’énergie à 50 000 kWh cumac sur dix-sept ans. Ce qui correspond,au prix de marché actuel des certificats,à une aide d’environ 400 euros pour financer ses travaux.

Sur le papier,les gains d’efficience engendrés par les CEE sont énormes. Selon les chiffres officiels,plus de 4 000 milliards de kWh cumac de certificats ont été produits depuis la création du dispositif en 2005 – dont 560 milliards sur la seule année 2023,soit un cinquième de la consommation d’énergie primaire annuelle de la France. Pourtant,la consommation énergétique réelle du pays n’a pas décru dans les mêmes proportions. Comment l’expliquer ?

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