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Du Brésil au Vietnam, les pays émergents craignent une avalanche des importations venues de Chine

Jun 27, 2024 Éducation IDOPRESS

Des tiges d’acier,dans un parc logistique de Huzhou,province du Zhejiang,en Chine,le 11 janvier 2024. XIE SHANGGUO/VCG VIA GETTY IMAGES La Chine,contre le reste du monde. Après l’Union européenne et les Etats-Unis,qui ont mis en place des barrières douanières contre l’importation de véhicules électriques chinois,c’est au tour des pays émergents de craindre un déferlement de produits en provenance de la deuxième puissance économique du monde. Un secteur en particulier cristallise leurs inquiétudes,celui de la sidérurgie.

Avec des chantiers de construction à l’arrêt,la Chine,dont la consommation d’acier représentait à elle seule près du quart de la demande mondiale,cherche à écouler ses stocks à l’étranger. En 2023,les prix ont chuté et les exportations chinoises d’acier ont augmenté de 33 %,conduisant le Chili,le Brésil et le Mexique à aussitôt relever leurs droits de douane. D’autres,à l’instar de l’Inde,des Philippines,du Vietnam ou encore de la Turquie ont lancé des enquêtes antidumping.

Le soja,autre secteur qui souffre de surproduction en Chine à cause d’une baisse de la consommation de porc,s’exporte aussi massivement. Sur les quatre premiers mois de l’année 2024,les quantités exportées ont atteint les 600 000 tonnes,en hausse de 500 % par rapport à la même période en 2023. « De nombreux secteurs sont en surcapacité,analyse Camille Boullenois,directrice associée au cabinet d’études Rhodium Group,et ce n’est pas forcément une bonne nouvelle pour les pays en développement qui exportent moins vers la Chine et subissent une baisse des cours mondiaux. »

Balance commerciale

Avec une consommation intérieure en berne,les exportations chinoises,mesurées en dollars,ont bondi de 7,6 % en mai par rapport au même mois en 2023,alors que les importations n’ont progressé que de 1,8 %. « Au sortir de la pandémie de Covid,la Chine a remis le turbo dans le développement de son industrie manufacturière pour prendre le relais d’un secteur de la construction en panne »,explique Sébastien Jean,titulaire de la chaire Jean-Baptiste Say d’économie industrielle au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM).

Dans une note publiée en mai,la banque japonaise d’investissement Nomura constate que la relation commerciale entre la Chine et l’Asie « est en train de connaître un changement structurel »,avec des exportations chinoises vers l’Asie en hausse et des importations qui diminuent. La balance commerciale des pays de la région vis-à-vis de Pékin ne cesse de se dégrader. Le déficit s’est creusé à 192,6 milliards de dollars en 2023 (180,44 milliards d’euros),alors que dix ans plus tôt,en 2013,l’excédent était de 24,5 milliards de dollars. Récemment,Ong Kian Ming,l’ancien ministre adjoint du commerce de Malaisie,s’est inquiété que les surcapacités industrielles de la Chine transforment le reste du monde en un « vaste dépotoir de [ses] produits ».

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