Une vial of methotrexate. WLADIMIR BULGAR/SCIENCE PHOTO LI / SCIENCE PHOTO LIBRARY VIA AFP Le message de détresse a été lancé au début du mois de mai. Un simple courriel,envoyé par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) française à son homologue européenne. L’objet de la missive est bref : « Demande de mécanisme de solidarité volontaire : méthotrexate. » Confrontée à un risque imminent de pénurie sur cet anticancéreux,indiqué,entre autres,dans le traitement des leucémies aiguës,des lymphomes non hodgkiniens ou des ostéosarcomes,la France s’est résolue à déclencher cette procédure communautaire de dernier recours.
C’est la première fois que l’Hexagone y fait appel depuis sa mise en place par l’Union européenne en octobre 2023. Ce mécanisme donne la possibilité aux pays faisant face à une pénurie critique de médicaments de solliciter l’aide des Vingt-Sept par le biais d’un message envoyé par l’Agence européenne des médicaments à tous les Etats membres. Ces derniers ont alors cinq jours pour évaluer leurs stocks et répondre,négativement ou positivement. Imaginé par la Belgique après les pénuries d’antibiotiques ayant touché l’Europe pendant l’hiver 2022,le mécanisme a déjà permis depuis son adoption de dépanner deux autres Etats,l’un à court de 5-fluorouracil,et l’autre de cisplatine,deux anticancéreux.
Avant de jeter cette bouteille à la mer,le « gendarme » français du médicament a épuisé tout l’arsenal réglementaire dont il disposait. Il a notamment interdit aux distributeurs en gros la vente et l’exportation du méthotrexate en dehors du sol national,exploré les alternatives thérapeutiques existantes. En vain.
Face à cette impasse,l’appel à la solidarité européenne effectué en mai s’est révélé salutaire. Moins d’une semaine après avoir lancé son SOS,un Etat membre,la Slovénie,s’est manifesté,indiquant disposer de stocks prêts à être partagés avec la France. Des flacons de Metotreksat,version slovène du méthotrexate,sont ainsi arrivés dans l’Hexagone au début du mois de juin. Ils seront suivis dans les prochains jours d’une autre livraison,cette fois-ci en provenance du Royaume-Uni. De quoi assurer,selon l’ANSM,la continuité de traitement des patients jusqu’au retour à la normale,attendu mi-juillet.
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