L’économiste Julia Cagé et le député « insoumis » de Seine-Saint-Denis sortant Eric Coquerel,lors d’une conférence de presse sur le coût et du financement du programme du Nouveau Front populaire,à Paris,le 21 juin 2024. EMMANUEL DUNAND / AFP Le contraste est frappant : quasiment absents de la campagne présidentielle de 2022,les économistes sont,depuis la dissolution de l’Assemblée nationale et l’annonce d’élections législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet,descendus en masse dans l’arène politique. Et le combat y est acharné. Les classiques tribunes de soutien qui fleurissent d’ordinaire en période électorale se doublent,cette fois,d’échanges parfois virulents sur les réseaux sociaux et de procès d’intention témoignant du degré de polarisation accru dans la profession. Souvent,les chiffrages des programmes servent de prétexte à des discussions de fond de moins en moins courtoises,chacun des camps étant convaincu,de bonne foi,de détenir la vérité.
A gauche,plusieurs économistes comme Julia Cagé (par ailleurs présidente de la Société des lecteurs du Monde) ou Thomas Piketty,professeur à l’école d’économie de Paris,affichent ainsi un soutien assumé au programme du Nouveau Front populaire (NFP),qui repose sur une politique de relance de la demande à hauteur de 150 milliards d’euros de dépenses mais dont le coût et le financement font débat. Le spécialiste de la taxation des multinationales Gabriel Zucman a signé une tribune de soutien,aux côtés d’autres figures comme Camille Landais,président délégué du conseil d’analyse économique,ou Anne-Laure Delatte,économiste à l’université Paris-Dauphine et au CNRS.
Esther Duflo,Prix Nobel d’économie,dont le nom était récemment cité par les équipes de campagne,a toutefois précisé sur France Culture n’avoir « pas contribué au programme du Front populaire »,et ne l’avoir « pas non plus “validé” en bloc »,invoquant sa position de présidente « d’une école d’économie où les professeurs ont des choses très différentes à en dire ».
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