Des véhicules blindés qataris,dont certains en livrée de camouflage urbain,cheminant dans les rues de Paris avec passage par l’Arc de triomphe,le pont de l’Alma et la tour Eiffel,sous escorte de voitures de la police nationale : vendredi 12 juillet,le partenariat de sécurité entre la France et le Qatar à l’occasion des Jeux olympiques (JO) n’est pas passé inaperçu. Au grand bénéfice de l’émirat,qui en a fait une opération de communication,relayée sur les réseaux sociaux.
Egalement filmé et photographié par des dizaines de passants,le cortège a suscité des centaines de publications et de commentaires – souvent indignés – en ligne. « Malgré sa proximité avec les Frères musulmans et le #Hamas,le Qatar,défilant dans Paris,épaule nos forces de l’ordre pour les #JO. Bientôt la Chine ou encore la Russie ? »,s’est notamment interrogée Valérie Boyer,sénatrice (Bouches-du-Rhône) Les Républicains (LR),sur X.
Ce cliché,et d’autres,ont fait tousser au sein des forces de l’ordre. « Ils débarquent avec des 4 x 4 en mode guérilla urbaine alors qu’ils sont censés faire des patrouilles à pied et balader des chiens policiers à Roissy,ça n’a aucun sens »,s’étranglait,vendredi,un hiérarque de la Place Beauvau,qui rappelle que,sur le papier,l’accord signé le 28 février entre la France et le Qatar en matière de coopération sécuritaire pour les JO portait sur des patrouilles à pied de policiers qataris ou des missions de détection d’explosifs. « Dès lors,questionne-t-il,quel est l’intérêt de parader avec des véhicules de guerre ? »
La gendarmerie ne commente pas officiellement,mais plusieurs sources au sein de l’institution évoquent une nécessité,en raison de la « vampirisation » des effectifs et du matériel par la situation en Nouvelle-Calédonie,où la tension a été ravivée après la mort de Rock Victorin Wamytan,38 ans,à l’occasion d’une intervention du GIGN,mercredi 10 juillet,dans un contexte local encore extrêmement tendu. Courant juin,le Qatar a fait savoir qu’il consentait à mettre à disposition de l’unité d’élite de la gendarmerie cinq à six 4 x 4 banalisés et blindés,ainsi qu’un véhicule blindé de type petit véhicule protégé,« en vertu des liens qui unissent la Lekhwiya [la force de sécurité intérieure du Qatar] et la gendarmerie »,a précisé en substance le gouvernement qatari.
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