Le 8 mai,en Turquie,K. doit prendre un avion reliant Istanbul à Paris,où il réside. Sauf que l’agent du Service fédéral de sécurité (FSB) a trop bu. Interdit de monter à bord,il se rabat sur un autre vol,qui part de Bulgarie. Sur le chemin,dans un restaurant,ce chef cuisinier formé dans une école parisienne appelle au téléphone son supérieur des services de renseignement intérieur russes. Dans la discussion,le jeune homme lâche,deux mois avant le début des Jeux olympiques (JO) de Paris,que « les Français vont avoir une cérémonie d’ouverture comme il n’y en a jamais eu ». Grâce à des sources sécuritaires et étrangères,Le Monde a pu retracer son parcours.
Le 21 juillet,K. a été interpellé à son domicile parisien,précise le parquet de Paris. Selon plusieurs services de renseignement européens,une carte d’une unité d’élite des forces spéciales russes,agissant sous le commandement du FSB,aurait été retrouvée dans son logement. Une information judiciaire pour « intelligence avec une puissance étrangère en vue de susciter les hostilités en France »,un crime faisant encourir trente ans de réclusion criminelle,a été ouverte,mardi 23 juillet. K. a été mis en examen pour ce motif le même jour et placé en détention provisoire.
Le quadragénaire,qui a participé à plusieurs émissions russes de téléréalité et de cuisine,prétend travailler comme « chef privé » et publie des tutoriels de cuisine sur les réseaux sociaux. Il y est suivi par quelques milliers de followers,essentiellement russes,qui le suivent depuis sa carrière télévisuelle. Selon le CV rédigé par le citoyen russe et consulté par Le Monde,l’homme a été associé dans un fonds d’investissement moscovite avant de travailler dans d’autres entreprises financières.
Début 2010,K. arrive en France et change soudainement de voie. Formé dans une école de cuisine parisienne,le jeune homme s’installe à Courchevel,station de ski prisée par l’élite russe,en novembre 2011,pour un stage dans un palace étoilé Michelin. Il y restera jusqu’en mars 2012.
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