Un policier vérifie le QR code d’un pass JO,à Paris,le 23 juillet 2024. LAURENCE GEAI / MYOP POUR « LE MONDE » Des milliers de barrières ont transformé l’île de la Cité en une immense cage,située dans le périmètre « gris » protégé pour permettre les préparatifs de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris du vendredi 26 juillet,dont l’accès est réservé depuis jeudi 18 juillet aux détenteurs d’un sésame : le Pass Jeux et son QR code. Ce périmètre,aussi appelé périmètre « SILT »,du nom de la loi de lutte contre le terrorisme qui le rend possible,est particulièrement restrictif,et s’étend sur les bords de Seine,sur près de six kilomètres. Au moment où le périmètre entrait en vigueur,300 000 passes avaient été distribués,notamment aux résidents et travailleurs qui ont dû en faire la demande.
Sur le Petit Pont-Cardinal Lustiger,qui relie l’îlot à la rive gauche,des gendarmes mobiles sont chargés de les scanner. L’un d’entre eux démontre l’expérience technique accumulée en quelques jours. Après avoir ajusté la taille du QR code sur un téléphone,il approche et éloigne son scanner plusieurs fois en modifiant légèrement l’angle. Jusqu’à la délivrance,sous la forme d’un « bip » et d’un écran vert. « Quand il y a du soleil,ça marche mal. Quand il n’y en a pas ? Pareil »,constate le militaire dans un haussement d’épaules.
En plus de valider ces codes,il faut détourner nombre de malchanceux – ou d’étourdis – venus se présenter sans passe : des touristes,étrangers pour la plupart,mais aussi des Franciliens à pied,en voiture ou à vélo,nombreux à emprunter cet axe majeur pour traverser la capitale. Pour les gendarmes,venus en renfort à Paris,il faut donc calmer des esprits parfois échauffés,et proposer des itinéraires bis. Pas évident pour eux,stationnés d’ordinaire à Maisons-Alfort (Val-de-Marne),Satory (Yvelines),dans le Cantal ou en Ardèche.
L’un d’eux rabroue un cycliste qui découvre à cette occasion que le pont n’est ouvert que dans le sens nord-sud. « Tout ça,c’est quand même la faute à Macron,il en a rien à foutre de nous »,peste ce sexagénaire en sueur,en faisant demi-tour.
Il vous reste 20.33% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
© Affaires Officielles