Des cheminots et les forces de l’ordre,à Croisilles (Pas-de-Calais),le 26 juillet 2024. BRIAN SNYDER/REUTERS Ils étaient prêts. Côté SNCF,un PC JOP (Jeux olympiques et paralympiques de Paris) veille sur le transport des voyageurs,gare de l’Est,en lien avec les cinq cellules de crise des gares parisiennes,toutes mobilisées. Côté ministère de l’écologie,le centre olympique opérationnel de Roquelaure − du nom de l’hôtel particulier où se trouve le bureau du ministre − est sur le qui-vive,vendredi 26 juillet,dès 6 heures,prêt à intervenir en cas de problème sur le réseau ferroviaire,électrique,ou encore sur celui de l’eau,avec les grands acteurs concernés et les forces de sécurité. Mais aucun n’avait anticipé qu’une « attaque massive » – c’est le terme employé par la SNCF – toucherait le réseau ferroviaire dès la nuit précédant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques (JO).
Vers 4 heures,dans la nuit du jeudi au vendredi,« une opération de sabotage criminelle,préparée et coordonnée,avec l’objectif d’un impact important et généralisé à l’ensemble du réseau de TGV s’est déroulée »,a annoncé le ministère des transports. Les actes de malveillance ont touché trois sites,chacun disposé stratégiquement sur le réseau à grande vitesse : à Courtalain (Eure-et-Loir),avant l’embranchement qui mène les trains soit vers Bordeaux,soit vers la Bretagne,à Croisilles (Pas-de-Calais),près d’Arras,sur l’axe nord,et à Pagny-sur-Moselle (Meurthe-et-Moselle),où s’effectue le raccordement de Metz au réseau qui va aussi vers Strabourg et l’Allemagne. Les armoires de câbles auraient été incendiées avec de l’essence. Sur le quatrième site,celui de Vergigny (Yonne),situé sur l’axe sud-est,celui des TGV en provenance de Lyon ou de Marseille,l’arrivée de cheminots de SNCF Réseau a fait fuir les saboteurs,en camionnette. L’attaque a pu être déjouée.
Dès 8 heures,la SNCF a envoyé un communiqué aux voyageurs leur conseillant d’éviter de se rendre dans les gares. Elle a promis l’échange gratuit et le remboursement des billets. A la gare Montparnasse,l’atmosphère était tendue. A l’interruption des TGV s’est ajouté un autre incident : un arrachage de caténaire qui a mis à l’arrêt la circulation des trains entre Versailles-Chantiers et Paris. Petit à petit,la gare s’est vidée.
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