Etape des Etats généraux de l’information à Morlaix (Finistère),le 4 avril 2024,en présence de François-Xavier Lefranc,président du directoire et directeur de la publication de « Ouest-France »,Samuel Petit,rédacteur en chef du « Télégramme »,Bruno Patino,président d’Arte France,et Elsa Da Costa,directrice générale d’Ashoka France et maîtresse de cérémonie. GUILLAUME SALIGOT/OUEST-FRANCE/MAXPPP Voulus par Emmanuel Macron,attendus par les professionnels,mis en œuvre dans une certaine défiance,menés par vents contraires… les Etats généraux de l’information (EGI),lancés en octobre 2023 avec l’ambition de sauvegarder le droit à une information libre et indépendante et garantir le pluralisme,rendent leur copie,jeudi 12 septembre.
« Notre objectif,c’est d’aboutir à un plan d’action pour la France sur toutes les questions relatives à l’espace informationnel »,déclarait Christophe Deloire,délégué général de l’événement et alors secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF),à leur inauguration. Conscient de l’ampleur du chantier qu’il allait devoir conduire,le journaliste avait fixé dix priorités,telles que « protéger le droit au secret des sources » ou « moderniser les règles en matière de pluralisme et de concentration des médias ».
Près d’un an plus tard,le président d’Arte,a succédé au président du comité de pilotage,Bruno Lasserre,qui a démissionné en janvier – « pour des raisons strictement personnelles et familiales »,mais après l’annonce d’un futur procès en correctionnelle pour « complicité de harcèlement moral ». M. Patino a également pris la relève de M. Deloire,brutalement décédé le 8 juin.
« Dans l’ensemble de nos propositions,nous essayons d’avoir une position d’équilibre entre la liberté de s’informer sans être manipulé,la liberté des journalistes d’exercer leur métier avec le minimum de pressions possible,mais aussi la liberté d’entreprendre »,revendique M. Patino. Pas plus que les ministres de la culture successives Rima Abdul Malak et Rachida Dati n’avaient souhaité s’immiscer dans la démarche,afin de préserver les EGI de toute accusation de mainmise politique,le président du comité de pilotage n’a voulu outrepasser ce qu’il considérait être son rôle. « On ne se prend pas pour les décisionnaires,les législateurs,les régulateurs,ou même l’interprofession,car nous ne sommes pas représentatifs et nous l’assumons »,insiste-t-il,anticipant les déceptions : « Personne ne s’y retrouvera à 100 %. »
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