Livre. « Ce jeudi va être un enfer. » Sébastien,consultant dans le secteur du numérique,commence sa journée en télétravail. Pas moins de douze réunions au programme,avec certains rendez-vous sur le même créneau. De 9 heures à 19 h 30,c’est un véritable marathon face caméra.
Il doit s’accommoder du « management infantilisant » d’une supérieure (« quelle est votre météo du jour ? »),régler en temps réel des problèmes de connexion,garder tant bien que mal son « self-control »,apporter son expertise à un client tout en lisant les consignes de son supérieur dans un tchat,faire face à la défection soudaine d’un collègue… et trouver quelques instants pour déjeuner.
Tout s’enchaîne à vive allure. Sébastien semble parfois en apnée dans sa chambre. Il termine la journée « nerveusement à bout »,« regrett[ant] presque le cahotement du RER pour se vider la tête ». Le récit de la journée de ce consultant s’intègre à une suite de saynètes directement inspirées de faits réels,proposées par Alexandre des Isnards dans son dernier ouvrage,La visio m’a tuer (Allary Editions).
On devine,au fil des pages,que l’inconfort des équipes est également partagé par nombre d’entreprises. Elles peinent à trouver une organisation pertinente,adaptée à l’univers numérique et au travail à distance. Comment maintenir une cohésion entre des salariés ne se parlant plus que par écrans interposés,alors que certains sièges sont désertés ? Comme dans l’entreprise de ce jeune alternant qui,arrivant au travail,cherche désespérément un membre de son équipe pour l’épauler.
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