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Façon club de vacances ou palace flottant, le marché de la croisière s’emballe

Oct 25, 2024 Éducation IDOPRESS

Les navires de croisière « AIDAstella » (à gauche),« MSC World Europa » (au centre) et « Costa Smeralda »,à l’entrée nord du port de Marseille,le 21 septembre 2024. CLEMENT MAHOUDEAU/AFP Pas de repas à préparer,pas de courses,pas de sorties à organiser,pas de conduite,pas de ménage… Christelle apprécie dans la croisière des vacances où elle « ne [s]’occupe de rien ». « On est ensemble en famille,mais chacun vit sa vie,mange ce qu’il veut,participe ou pas aux excursions »,évoque cette préparatrice en pharmacie de 38 ans (elle souhaite garder l’anonymat),qui vit à côté de Châlons-en-Champagne. « C’est comme dans un club de vacances,sauf qu’on se réveille tous les jours dans une ville différente »,remarque la trentenaire,partie à plusieurs reprises sur des paquebots Costa Croisières en Méditerranée.

A bord,ses deux garçons sont comblés par les piscines,les toboggans aquatiques ou les salles d’arcade. « Une fois,on a même eu un minigolf et une structure d’escalade »,raconte-t-elle. La croisière,c’est aussi une manière,pour elle,de passer du temps avec ses parents,qui l’ont accompagnée plusieurs fois : « Des couples d’amis nous ont aussi rejoints. C’est un mode de vacances qui va bien avec le groupe. » Et ce,même si à bord,dit-elle,« il y a beaucoup de monde,cela se ressent pendant les journées en mer »,que les cabines les moins bien situées peuvent être « bruyantes ». Il a aussi fallu convaincre son mari. « Il aime bien,mais il peut se sentir un peu oppressé,enfermé »,remarque Christelle. Il n’empêche,la famille a déjà réservé sa prochaine semaine de croisière,pour avril 2025 : une boucle Marseille-Barcelone-Valence-Savone.

Un public plus jeune,plus familial. Voilà l’une des raisons qui explique la bonne santé du secteur de la croisière,reparti sur les chapeaux de roues après deux années − 2020 et 2021 − plombées par la pandémie de Covid-19. Le nombre de passagers dans le monde a atteint,en 2023,un record absolu : 31,7 millions,selon la Cruise Lines International Association (CLIA),qui regroupe l’ensemble de cette activité. En dix ans,ce chiffre a augmenté de 40 %. « L’âge moyen est tombé à 46 ans. En 2023,un quart des passagers ont voyagé à trois générations,des petits-enfants aux grands-parents »,détaille Marie-Caroline Laurent,alors directrice de la CLIA.

Cette croissance devrait se poursuivre. Avec les livraisons de bateaux annoncées,la CLIA table sur 40 millions de passagers en 2027. Oublié,le naufrage du Costa-Concordia au large des côtes italiennes,en 2012. Oublié,le chaos sur le Diamond-Princess,placé en quarantaine alors qu’il était devenu un foyer épidémique de Covid-19,en 2020. La formule séduit des nouveaux clients,et fidélise les anciens. « En 2023,nous avons eu 27 % de passagers qui n’avaient jamais fait de croisière. C’est exceptionnellement haut »,poursuit Mme Laurent. La clientèle se diversifie : si les Américains représentent la moitié des passagers sur le plan mondial,les Asiatiques et les Européens montent en puissance.

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