Le ministre délégué aux transports,François Durovray,à l’Elysée,à Paris,le 23 octobre. CYRIL BITTON / DIVERGENCE POUR « LE MONDE » C’est le genre de télescopage qui rend les politiques publiques peu lisibles. Lundi 4 novembre,ministre délégué aux transports,a présenté avec Agnès Pannier-Runacher,ministre de la transition écologique,la feuille de route de la France pour faire baisser les émissions de carbone des transports d’ici à 2030. Cette « stratégie de développement des mobilités propres » demande une détermination sans faille,à la fois pour électrifier le parc automobile et transporter les marchandises en train.
Or le même jour,Antoine Armand,le ministre de l’économie et des finances,était à Bruxelles,en train d’essayer de convaincre ses collègues européens de ne pas infliger de sanctions en 2025 aux constructeurs qui n’auraient pas vendu assez de voitures électriques. C’est aussi ce jour-là que la SNCF a choisi pour confirmer la fin de Fret SNCF,l’opérateur historique de transport de marchandises par train. La société,incapable de rembourser 5 milliards d’euros d’aides d’Etat comme le lui demande la Commission européenne,va être scindée en deux : Hexafret,pour le transport de marchandises,et Technis pour la maintenance des locomotives. Au passage,elle aura cédé 30 % de son trafic et réduit de 10 % ses effectifs.
François Durovray se dit,malgré tout,déterminé à faire baisser les émissions des transports,qui représentent encore 32 % du total. Depuis qu’il existe des politiques de transition,elles n’ont pas reculé. « Les technologies permettent aux véhicules d’être plus efficaces,mais ces progrès sont compensés par une augmentation des trajets »,constate le ministre. De juillet 2023 à juillet 2024,elles ont tout de même baissé de 3,4 %,mais c’est beaucoup moins que les émissions de l’industrie (− 8,7 %) ou du logement (− 5,5 %).
Cette « stratégie » comporte trois grands axes. Premièrement,mieux aménager les villes pour les densifier et rapprocher les quartiers d’habitation des lieux d’emploi,afin d’éviter la mobilité contrainte. Le deuxième consiste à « massifier les usages »,décline François Durovray,« en mettant plus de monde dans les voitures par le covoiturage » ou en développant les « cars express »,des autobus à haut niveau de service,avec voies réservées,plus faciles et moins chers à déployer que les tramways,trains ou métros. Il présentera un plan national à ce sujet au début de 2025. Il maintient aussi l’objectif de doubler le transport par rail,promesse de l’ancienne première ministre Elisabeth Borne,mais renvoie la stratégie pour y parvenir à une conférence de financement ultérieure. Côté transport de marchandises,le gouvernement soutiendra l’électrification de la flotte de camions et veut développer fret et transport fluvial,à la traîne. Sans préciser comment…
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