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Le boom des masturbateurs pour hommes : « J’ai des amis qui ont peur de préférer ça au réel »

Jun 24, 2024 Finance IDOPRESS

TOM DE PEKIN Daniel (le prénom a été modifié) adore prendre sa pause déjeuner chez lui. « C’est le moment de la journée que j’attends avec le plus d’impatience »,confie au Mondecet Américain de 40 ans.Et pour cause,une fois le repas de midi achevé et sa femme repartie au travail,il en profite pour s’adonner à son rituel favori,la masturbation. Pas n’importe comment : Daniel utilise un sextoy pour homme appelé « masturbateur » ou « vaginette »,sorte de gaine dans laquelle insérer un pénis.

Conçus par des entreprises telles que Fleshlight,Kiiroo ou Dorcel pour imiter de manière plus ou moins réaliste la sensation d’une pénétration vaginale,anale,voire buccale,ces jouets sexuels sont de plus en plus populaires,notamment depuis les confinements liés à la pandémie de Covid-19. Mais bien qu’ils constituent aujourd’hui un sujet de discussion constant sur certains réseaux sociaux et forums en ligne,l’existence même de ces objets demeure taboue et leur popularité largement sous-estimée.

Leur histoire ne date pourtant pas d’hier. En 1998,Steve Shubin,un Américain,dépose un brevet pour ce qu’il qualifie alors de « dispositif pour le recueil discret de sperme ». Ses croquis représentent un objet cylindrique renfermant,sous un couvercle,un vagin artificiel conçu à partir d’un matériau élastique. La marque de sextoys Fleshlight,contraction anglaise de flesh (la chair) et flash light (la lampe torche dont les vaginettes reprennent l’apparence),est née.

Dynamique communautaire

Un quart de siècle plus tard,elle est devenue une référence et a entraîné dans son sillage de nombreuses sociétés concurrentes. Surtout,le champ des possibles s’est élargi. Sur les places de marché en ligne,on trouve des milliers de produits aux designs,textures,orifices… répondant aux fantasmes de publics hétérosexuels comme homosexuels. « Il n’y en a pas deux pareils »,confirme Vincent,un Canadien de 34 ans détenteur à lui seul d’une trentaine de masturbateurs,dont les prix varient de 10 à 300 euros.

Et la demande ne cesse de grandir,selon Juan Ziena Cabezas,directeur général de Fleshlight International SL,la branche européenne de l’entreprise américaine. « En 2023,nous avons produit plus de 500 000 unités » pour le Vieux Continent,explique-t-il au Monde depuis ses bureaux andalous. Et d’ajouter que la France figure parmi les trois premiers pays européens en termes de ventes,après le Royaume-Uni et l’Allemagne.

Or,derrière cet engouement commercial,se cache une dynamique communautaire peu documentée. Sur la plate-forme Reddit,par exemple,plus de 60 000 internautes échangenten anglais sur un forum constamment actif consacré à la marque. Ils y vantent leurs collections respectives,photos et vidéos à l’appui,se donnent des avis détaillés pour de futurs achats,partagent des mèmes,bâtissent des amitiés et se racontent des anecdotes intimes. « Je ne sais pas exactement ce que je cherche,mais je suis curieux de savoir ce que vous recommanderiez à un débutant sans expérience »,demande l’un d’entre eux. Un autre,au sujet de sa femme,confie : « Ça a complètement changé la dynamique de notre relation quand elle a compris qu’elle ne contrôlait plus mon plaisir. »

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