Un employé de l’entité JO d’Atos,à Madrid (Espagne),le 24 avril 2023. PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP Aux commandes de l’informatique des Jeux olympiques de Paris 2024,les deux mille salariés d’Atos mobilisés pour l’événement,dont les 300 présents vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans la tour de contrôle du comité d’organisation,à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis),commencent à souffler. Malgré quelques stress,comme la panne du logiciel CrowdStrike,une semaine avant la cérémonie d’ouverture,ou un incident dans deux centres de données à quelques jours du début des épreuves,leur quinzaine s’est bien passée : aucun bug ou cyberattaque n’a perturbé le bon déroulement des compétitions et les sites Internet ou les applications officielles ont répondu à une affluence record.
La soirée prévue,le 12 août à Paris,pour fêter la fin des Jeux aura pourtant un goût spécial : ce sont les derniers JO du groupe d’informatique,même s’il reste à assurer la prestation pour les Jeux paralympiques en septembre. Le Comité international olympique (CIO) a annoncé,le 9 août,qu’il s’appuiera désormais sur l’américain Deloitte. Ce dernier,qui a commencé à travailler avec le CIO en 2022 pour des missions de conseil,prendra le relais d’Atos,dès les JO d’hiver de 2026 à Milan et à Cortina,en Italie,et jusqu’aux Jeux de 2032 à Brisbane (Australie). Atos ne fait pas de commentaire.
Le groupe français était entré par hasard dans la famille olympique. Il avait trouvé le contrat avec le CIO dans les bagages de Sema Group,une société de services informatiques achetée à Schlumberger en 2004. Cette dernière avait commencé à travailler sur les Jeux de Barcelone,en 1992,avant de devenir le partenaire informatique mondial du CIO lors des olympiades hivernales de Salt Lake City,aux Etats-unis,en 2002. Paris 2024 était donc les douzièmes Jeux de suite du groupe,été et hiver confondus.
Les prestations informatiques payées par les comités d’organisation des différents JO,dont le montant reste secret,ne sont pas les plus rentables,car elles exigent beaucoup de personnel et peu de droit à l’erreur. Il faut aussi s’acquitter en retour,auprès du CIO,d’un contrat de marketing pour avoir le droit de communiquer autour des anneaux olympiques : pour les Jeux de Paris 2024,Atos a ainsi versé 11 millions d’euros,en 2022, et 25,4 millions,en 2023 − le montant pour 2024 n’est pas connu.
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