Bruno Le Maire lors de son discours d’adieu devant le ministère français de l’économie et des finances,à Paris,le 12 septembre 2024. LUDOVIC MARIN / AFP Il est 11 h 10,ce jeudi 12 septembre,quand Bruno Le Maire prend le micro devant des centaines d’invités réunis dans la grande cour de Bercy. « Mes chers amis,je pars,commence-t-il. Comme dirait Michel Sardou,je vous aime,mais je pars. » Une chanson sur le suicide d’un enfant,curieuse référence musicale pour un discours de départ. Sans doute le ministre ne connaissait-il pas le sens des paroles de Je vole pour l’auteur. Car la suite des propos de Bruno Le Maire est limpide : s’il s’apprête à lâcher pour le moment la politique et à rendre les clés de Bercy,qu’il détenait depuis mai 2017,ce départ n’a rien de définitif. « J’espère bien que nous allons garder le lien que nous avons tissé pendant sept ans,et donc je vous dis à bientôt »,conclut-il dans son message aux Français,publié simultanément sur X.
Dans l’immédiat,Bruno Le Maire,55 ans,va entamer une nouvelle vie. « Il est temps pour moi de respirer un air différent de celui de la politique »,a-t-il confié jeudi. Après vingt-deux ans d’activité politique,il n’aura plus,dans quelques jours,aucun mandat national ou local,ni de poste dans la fonction publique. Il en a démissionné en 2012,pour ne pas réclamer d’efforts aux Français,tout en jouissant d’une confortable sécurité à titre personnel – « Cela devrait être la règle pour tous »,a-t-il souligné dans son discours.
Normalien,agrégé de lettres et énarque,Bruno Le Maire va retourner à sa première vocation : l’enseignement. Après avoir reçu des propositions de plusieurs universités américaines et européennes,il a choisi de donner des cours sur les « sujets économiques et géopolitiques » à l’E4S,un établissement universitaire de Lausanne,en Suisse. « Je continuerai naturellement à habiter en France,qui est ma patrie,ma vie,ma passion »,a-t-il précisé,pour couper court à toute polémique sur un exil fiscal. Pour des raisons de déontologie,rejoindre une entreprise lui serait difficile à court terme,tant,à Bercy,il a vu passer de dossiers. Quant aux droits d’auteur de ses romans,ils ne suffisent pas à le faire vivre.
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