2023 a été une année noire pour les entreprises françaises de petite taille. 51 555 patrons ont ainsi cessé d’exercer, ont récemment indiqué la société Altares et l’association Garantie sociale des chefs d’entreprise (GSC). Les deux secteurs les plus touchés sont la construction et la restauration.
De nombreux chefs d’entreprise se sont retrouvés au chômage en 2023. 51 555 patrons ont en effet perdu leur poste pendant cette période, selon les chiffres réunis par la société Altares et l’association Garantie sociale des chefs d’entreprise (GSC) relayés par Le Parisien lundi 11 mars 2024. La garantie spécialisée dans la couverture chômage des dirigeants de société a précisé que cette statistique constitue un record depuis 2016.
En 2015, la croissance mondiale était encore en berne, subissant toujours les effets de la crise de 2008. 59 275 dirigeants d’entreprise s’étaient alors retrouvés au chômage, puis 55 000 en 2016 et 50 011 en 2017. L'année 2023 est un rattrapage de l’après-Covid. Durant la pandémie, les entreprises ont obtenu des subventions de l’État, permettant à beaucoup d’entre elles de rester en activité. En 2020, première année de la pandémie, seuls 33 189 patrons s’étaient retrouvés sans emploi.
Les plus petites entreprises sont particulièrement touchées par le phénomène. « De santé financière parfois fragile, elles doivent faire face depuis plusieurs mois à une trésorerie qui se dégrade, conduisant de plus en plus de dirigeants à devoir solliciter l’accompagnement du tribunal », a commenté Frédéric Barth, directeur général d’Altares. Huit entrepreneurs sur dix ayant perdu leur emploi en 2023 dirigeaient une entreprise au chiffre d’affaires inférieur à 500 000 €. Il s’agissait par ailleurs souvent d’une structure familiale.
Les sociétés qui ont mis la clé sous la porte avaient en moyenne neuf ans d’existence. La tendance peut s’expliquer par l’inflation, les taux d’intérêt élevés et la baisse globale de la consommation. C’est d’ailleurs le secteur de l’immobilier qui est le plus touché, et notamment les spécialistes de la construction. Cette dernière activité a compté 10 219 chefs d’entreprise mis au chômage en 2023.
Le domaine de la restauration a également été lourdement concerné, les Français étant moins nombreux à profiter de sorties au restaurant. 5 000 patrons ont ainsi cessé de diriger leur établissement. Thierry Millon, directeur des études d’Altares, s’est cependant voulu rassurant, estimant que la période la plus difficile était terminée. « Le ralentissement de l’inflation, peut-être la baisse des taux d’intérêt, une reprise de la consommation en milieu d’année et les Jeux olympiques » pourraient permettre une reprise, a-t-il analysé.
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