Imposer les ultrariches pour financer la lutte contre les inégalités et le changement climatique. Il y a quelques années encore,la plupart des dirigeants de la planète balayaient une telle idée d’un revers de main. Aujourd’hui,certains s’y penchent sérieusement. A commencer par le Brésil,qui préside le G20 en 2024,et en a fait l’une de ses priorités. « Une taxation minimale de 2 % sur la fortune des 3 000 personnes dont le patrimoine dépasse le milliard de dollars dans le monde rapporterait entre 200 milliards et 250 milliards de dollars [186,7 à 233,5 milliards d’euros] par an »,souligne Gabriel Zucman,directeur de l’Observatoire européen de la fiscalité. Fin février,le Brésil a commandé à l’économiste,également professeur à l’université californienne de Berkeley,un rapport sur la mise en place d’une telle mesure.
De plus,la richesse de ces 3 000 milliardaires,estimée à 14 400 milliards de dollars par le magazine Forbes,a progressé d’environ 7,1 % par an – hors inflation – entre 1987 et 2024,soit bien plus vite que la richesse moyenne (3 % par an). Un phénomène qui a contribué au creusement des inégalités et à la défiance croissante à l’égard des dirigeants politiques,tout en minant le financement des services publics. « Au-delà des gains de revenus pour les gouvernements,un impôt minimal de 2 % sur les plus riches renforcerait la confiance et de la cohésion sociale »,souligne M. Zucman.
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