Accidents en série,morts inexpliquées,commandes annulées… Rien ne va plus chez Northvolt. Fondé en 2016,le fabricant suédois de batteries électriques a connu depuis une croissance exponentielle,parvenant à lever 13,8 milliards d’euros,auprès notamment des constructeurs BMW,Audi,Scania et Volvo,avec des usines en Pologne,en Allemagne et à Montréal,au Canada.
Mais au vu des déboires qui s’enchaînent,son PDG,Peter Carlsson a évoqué,mardi 2 juillet,un recentrage des activités du groupe sur le site de Skelleftea,au nord de la Suède,admettant que le développement de la compagnie avait peut-être été « un peu trop agressif ».
Des doutes sont apparus fin 2023. Alors que les commandes s’accumulaient et que la première ligne de production de l’usine de Skelleftea,était enfin achevée,le quotidien économique Dagens Industri a révélé,le 19 décembre,que Northvolt n’avait livré au cours des neuf premiers mois de l’année 2023 qu’une infime partie de ce qui était prévu. En octobre 2023 déjà,le patron de Scania,Christian Levin,avait fait part de son agacement : « D’une manière générale,nous avons au moins un an de retard dans la montée en puissance de nos véhicules électriques à batterie »,confiait-il à Dagens Industri,pointant du doigt les retards de livraison de Northvolt.
Mais depuis le mois de juin la série noire a repris. Le 17,un incendie – le deuxième,cette année – se déclare sur le site de recherche et développement du groupe,à Västeras,à l’ouest de Stockholm. Deux jours plus tard,Dagens Industri indique que Northvolt renonce à son projet d’ouvrir une troisième usine dans le centre de la Suède. Le 20 juin,le mensuel allemand Manager Magazin signale que BMW vient d’annuler une commande d’une valeur de 22 milliards de couronnes (près de deux milliards d’euros),soit 4 % du carnet de commandes de Northvolt. En cause,la qualité des batteries et les retards de livraison.
Les déboires du fabricant suédois ne s’arrêtent pas là. Le 21 juin,le journal local Norran évoque le décès soudain d’un employé de l’usine de Skelleftea. L’homme de 59 ans,qui venait de rentrer du travail,s’est effondré,sans vie,sur son balcon. Il n’est pas le premier. En janvier,un salarié de l’usine,âgé de 33 ans et père de trois enfants,en bonne santé,est mort dans son lit. Un peu plus d’un mois plus tard,un autre homme de 19 ans est décédé dans des circonstances similaires. La police,qui avait alors ouvert une enquête et conclu qu’aucun acte criminel ne semblait avoir été commis,décide de reprendre ses investigations.
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