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« Surtaxer » les résidences secondaires pour enrayer la crise du logement, une méthode de plus en plus appliquée par les maires

Aug 24, 2024 Vie IDOPRESS

Photos issues de la série « Les Maisons endormies »,de l’artiste Maxime Voidy,réalisée en Bretagne,entre 2020 et 2022. MAXIME VOIDY La décision avait été prise à l’unanimité. A Saint-Malo,ville pittoresque de bord de mer en Ille-et-Vilaine confrontée à une pénurie de logements,le conseil municipal avait institué sans états d’âme,le 21 septembre 2023,une « surtaxe » sur les résidences secondaires. « Notre problème est que le taux de résidences secondaires a beaucoup progressé ces dernières années et dépasse aujourd’hui 26 %,tandis que nous rencontrons des difficultés pour loger les habitants permanents,justifie aujourd’hui Gilles Lurton,le maire (divers droite) de Saint-Malo. Nous voulons donc enrayer cette dynamique. »

Depuis 2015,la loi permettait déjà à certaines communes d’appliquer une majoration de la taxe d’habitation pour les résidences secondaires,mais un décret publié mi-2023 a largement étendu le périmètre des villes autorisées à manier cet outil fiscal,à partir du 1er janvier 2024.

Les communes devaient auparavant appartenir à une zone d’urbanisation continue de plus de 50 000 habitants,mais dans le nouveau décret,ce verrou a sauté,et les petites villes touristiques,les stations balnéaires ou de ski peuvent désormais « surtaxer ».

Et nombre de maires confrontées à un marché immobilier en tension ont saisi cette possibilité pour sévir contre le développement exponentiel des résidences secondaires. Saint-Malo donc,mais aussi Bonifacio (Corse-du-Sud),Hossegor (Landes),Chamonix (Haute-Savoie) ou Saint-Tropez (Var).

66 % des logements à Quiberon

Une étude de la direction générale des finances publiques,publiée en juin,montre que la surtaxe a le vent en poupe : 1 461 communes ont institué une majoration de taxe d’habitation en 2024,contre 308 en 2023,soit une multiplication par plus de quatre. Désormais,40 % des communes autorisées se saisissent de cette possibilité,alors qu’elles n’étaient que 27 % en 2023. Et parmi elles,plus d’une sur trois a voté cette année le taux maximum de majoration autorisé par la loi,soit 60 % de la part communale de la taxe d’habitation. Signe que la crise du logement inquiète de plus en plus les élus,qui n’hésitent plus à passer par la contrainte,et ce quelle que soit leur couleur politique.

Là où les tensions se font particulièrement aiguës,le recours à la « surtaxe » devient massif. C’est en particulier le cas en Bretagne,où les résidences secondaires représentent 12 % de l’ensemble des logements,et bien davantage encore sur le littoral : 66 % à Quiberon (Morbihan),41 % à Cancale (Ille-et-Vilaine) ou 44 % à Crozon (Finistère). Dans cette région,l’élargissement du périmètre depuis le début de l’année atteint 75 % des communes concernées.

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