Le ministre démissionnaire de l’économie,Bruno Le Maire,à Lille,le 9 mars 2024. STEPHANIE LECOCQ / REUTERS Pas une minute d’état de grâce pour le prochain premier ministre et son futur gouvernement. Avant même de réfléchir au budget de l’Etat pour 2025,qui doit en principe être bouclé à la mi-septembre puis débattu par le Parlement à partir du 1er octobre,le nouvel exécutif va se retrouver confronté à un dérapage imprévu des finances publiques. Et devoir décider en urgence des mesures à prendre ou non.
« Ils donnent des leçons d’économie à la terre entière et nous accusent de vouloir appauvrir la France,mais ils conduisent le pays dans le mur »,a immédiatement réagi le coordinateur national de La France insoumise et député des Bouches-du-Rhône,Manuel Bompard,sur X.
L’alerte peut se résumer à un chiffre : 5,6 % du produit intérieur brut (PIB). Tel est le niveau record que risque d’atteindre le déficit public cette année,selon la dernière évaluation effectuée par la direction du Trésor,à Bercy. Après avoir culminé à 5,5 % du PIB en 2023,un seuil qui a incité l’Union européenne (UE) à lancer une procédure pour déficit excessif visant la France,ce solde était censé diminuer année après année. Il devait revenir à 5,1 % en 2024,et retomber à 3 %,le maximum normalement autorisé par les règles européennes,en 2027.
Que s’est-il passé ? Deux mouvements simultanés,selon la lettre des ministres démissionnaires aux parlementaires. D’abord,les rentrées fiscales engrangées depuis le début de l’année se révèlent un peu inférieures aux prévisions,comme cela avait déjà été le cas en 2023. « Les recettes de TVA,d’impôt sur le revenu et d’impôt sur les sociétés pourraient être moins élevées que prévu »,écrivent les deux ministres sur le point de quitter Bercy.
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