Lors d’une évacuation du camp de migrants de Grande-Synthe (Nord),en septembre 2019. FRANCOIS LO PRESTI/AFP Jusqu’à présent considéré comme une figure montante de la droite régionale,promoteur de thématiques sociales et écologiques,Sébastien Michel,maire (Les Républicains,LR) d’Ecully,aurait-il subitement viré de bord ? L’élu s’oppose farouchement à l’implantation d’un foyer pour jeunes migrants primo-arrivants,prévue par la métropole de Lyon sur le territoire de sa commune cossue,dans l’ouest de la région lyonnaise.
« Le sujet de l’hébergement d’urgence est (…) d’une infinie complexité »,écrit l’édile dans un courrier à ses administrés,le 2 octobre,expliquant qu’il veut « empêcher ce projet de se concrétiser ». Avant d’ajouter : « Vous pouvez compter sur moi pour ne rien lâcher et continuer,chaque jour,à défendre l’identité d’Ecully et à tout mettre en œuvre pour vous protéger. » Les termes ont choqué Bruno Bernard,le président (Les Ecologistes) de la métropole de Lyon. « Parler d’identité et agiter l’idée d’un danger,ça devient problématique,c’est souffler sur les braises »,réagit ce dernier.
Le site choisi est une ancienne école d’ingénieurs,rachetée en 2021 par la métropole pour en faire un foyer de soixante-dix places,qui a déjà servi à l’accueil de réfugiés ukrainiens – dont la mairie ne s’était pas plainte. Après le départ de ces derniers,la métropole souhaite utiliser ces locaux pour assurer l’évaluation de la minorité des primo-arrivants,principalement en provenance d’Afrique subsaharienne. Cette période d’évaluation dure de cinq à dix jours,à l’issue desquels une décision est prise.
Soit le jeune migrant est déclaré mineur,et il est pris en charge par la collectivité dans le cadre de l’aide aux mineurs non accompagnés,ce qui représente le tiers des cas. Soit il est considéré comme majeur,et repasse sous la compétence de l’Etat,pour une demande d’asile ou un refus d’accès au territoire. Cette mission sociale,dévolue aux départements ou aux métropoles,a littéralement explosé à Lyon,passant,en trois ans,de 1 200 à 3 000 cas d’évaluation de primo-arrivants. Les trois foyers existants sont saturés,et la note des hôtels nécessaires à leur accueil a grimpé à 6 millions d’euros en 2023.
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