Alexandre Brugère,alors directeur du cabinet de Gérald Darmanin,dans la cour de Matignon,le 3 juillet 2023. ALEXIS JUMEAU/SIPA La moquette un peu défraîchie a été remplacée et les murs repeints de frais. Mais au troisième étage de la rue des Saussaies,dans le 8e arrondissement de Paris,il n’y a toujours personne pour s’asseoir dans le fauteuil du DGPN,le directeur général de la police nationale.
Qui succédera à Frédéric Veaux,retraité depuis le 29 septembre ? L’annonce officielle devait avoir lieu à l’occasion du conseil des ministres du mercredi 16 octobre,avant un premier report,puis un second décidé lundi 21 octobre à l’issue d’une entrevue entre le président de la République et le ministre de l’intérieur,Bruno Retailleau. Entre les deux hommes,un nom achoppe. Celui d’Alexandre Brugère,désormais ex-directeur du cabinet du précédent locataire de la Place Beauvau,Gérald Darmanin.
Avant le début de l’été,tout semblait pourtant entendu,plié,« arbitré » au plus haut sommet de l’Etat. « L’Elysée est O.K. »,assurait alors l’entourage de M. Darmanin,sur le départ,en faisant valoir un choix de raison en même temps qu’une étape naturelle dans l’ascension fulgurante de M. Brugère au sein de l’appareil d’Etat. « Conseiller social » de son mentor à son arrivée Place Beauvau,en juillet 2020,M. Brugère est devenu directeur du cabinet du ministre de l’intérieur en janvier 2023 après sa nomination surprise comme préfet à l’âge de 35 ans,trois mois plus tôt. Cette promotion éclair avait fait tousser dans les rangs de la haute fonction publique.
Depuis son bureau richement décoré de tentures et de tapisseries,au rez-de-chaussée de la Place Beauvau,M. Brugère a occupé un rôle central dans le dispositif ministériel,chargé notamment des relations avec les syndicats de policiers. C’est,du reste,le principal argument avancé par M. Darmanin avant l’été pour promouvoir son poulain : qui mieux qu’« Alex » pourrait gérer les relations parfois houleuses avec les organisations professionnelles,véritables cogestionnaires de l’institution ?
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