Des coaccusés au procès des viols de Mazan,à la cour criminelle du Vaucluse,à Avignon,le 10 septembre 2024. CHRISTOPHE SIMON / AFP Il ne reste plus qu’un jour d’interrogatoire. Il ne reste plus qu’un jour d’interrogatoire. Le répéter pour y croire. Pour se dire que,lundi 18 novembre au soir,après avoir entendu les quatre derniers accusés,les écrans de la salle d’audience de la cour criminelle du Vaucluse,ne s’allumeront plus sur la chambre à coucher de Mazan.
Mardi,les cinquante hommes poursuivis pour viols seront de nouveau rassemblés pour d’ultimes questions,d’ultimes lectures,puis s’ouvrira le deuxième temps de ce procès,les plaidoiries de la partie civile,le réquisitoire,les plaidoiries de la défense.
Est-ce pour cela que les derniers kilomètres ont paru si longs,si lourds ? Les vidéos plus nauséeuses ? Les démentis plus pénibles à écouter ? Des trois accusés interrogés vendredi 15 novembre,aucun ne reconnaît les viols dont il est accusé. Tous trois comparaissent détenus. De l’ordinateur du premier,Christian L.,ont été exhumées des photos de mineures,qui lui valent d’être aussi poursuivi pour détention d’images pédopornographiques. Le second,Nizar H.,a huit mentions à son casier judiciaire,parmi lesquelles des violences conjugales en récidive,des menaces de mort réitérées et une soustraction d’enfant. Le troisième,Charly A.,s’est rendu à six reprises à Mazan.
Alors oui,il était plus difficile d’entendre la rage de Christian L.,56 ans,contre ceux qui le « traînent dans la boue depuis quatre ans ». De compatir à son chagrin d’être sans nouvelles de ses deux grandes filles et de n’avoir pas pu accompagner les derniers jours de sa mère. De l’écouter,lui,le major des pompiers d’une caserne du Vaucluse,volontaire à 16 ans,professionnel à 18,revendiquant d’avoir porté son serment – « Respecter toutes les victimes,prendre en compte toutes les détresses » – sur tous les terrains,incendies,accidents,catastrophes,sauvetages en montagne. « J’en suis à peu près à 4 000 morts dans ma carrière »,a-t-il dit.
Depuis quatre ans,Christian L. cherche une « explication ». A la cour,il a livré la seule qu’il a trouvée : il était forcément lui-même « sous soumission chimique » de Dominique Pelicot. Il n’en voit pas d’autres pour expliquer ces images : « C’est mon corps,ce n’est pas mon cerveau. »
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