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Catherine Achin : « La conjoncture de crise a engendré une régression de la parité »

Jun 29, 2024 Fabrication IDOPRESS

Catherine Achin,professeure de science politique à l’université Paris-Dauphine,est l’autrice,avec Sandrine Levêque,de Femmes en politique (La Découverte,2006). Elle a dirigé,avec Laure Bereni,le Dictionnaire genre & science politique (Presses de Sciences Po,2013).

Les femmes sont-elles aussi bien représentées que les hommes parmi les candidats aux élections législatives des 30 juin et 7 juillet ?

Cette année,la féminisation des candidatures est en recul par rapport aux élections législatives de 2022 : on ne recense que 41 % de femmes,contre 44,2 % il y a deux ans. Ce chiffre nous ramène dix-sept ans en arrière : c’était le pourcentage observé lors des législatives de 2007. Ce recul est sans doute le fruit de la précipitation liée à la dissolution : les partis,qui ont eu à peine une semaine pour déposer leurs candidatures,ont renoué avec leurs vieux réflexes. La conjoncture de crise a engendré une régression de la parité.

Qui sont,cette année,les bons et les mauvais élèves en matière d’égalité femmes-hommes ?

Il y a effectivement une grande disparité entre les formations politiques. Les bons élèves de la parité sont les partis de gauche : La France insoumise a investi 50 % de femmes,Europe Ecologie-Les Verts 49 %,le Parti socialiste [PS] et le Parti communiste français 45 %. Renaissance,qui présente cette année 51 % de femmes,et le Rassemblement national [RN],qui en a investi 47 %,se sont,eux aussi,placés dans des logiques paritaires.

Les mauvais élèves,aujourd’hui comme hier,sont les partis de droite : Les Républicains [LR] n’ont que 31 % de candidates,l’Union des démocrates et indépendants 32 % – on est donc très loin de la parité. Quant aux « amis d’Eric Ciotti »,ce sont essentiellement des hommes : cette étiquette ne concerne que onze femmes sur cinquante-neuf candidats (18,6 %) ! Aux législatives,LR,qui compte beaucoup de notables locaux,contourne systématiquement la parité.

Quelles sont les sanctions en cas de non-respect du principe paritaire ?

Après la révision constitutionnelle de 1999,la loi du 6 juin 2000 a instauré des mesures contraignantes pour les élections au scrutin de liste proportionnel : les listes doivent désormais comprendre,en alternance,autant de femmes que d’hommes – c’est le cas lors des élections européennes ou régionales. Pour les législatives,qui se déroulent au scrutin uninominal,la parité est plus complexe à mettre en œuvre,puisqu’il y a,dans chaque circonscription,un seul candidat par parti : la loi prévoit donc des mesures « incitatives ».

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