Un opérateur du SAMU reçoit les appels au service de régulation des urgences de l’hôpital Pellegrin,à Bordeaux,le 16 mai 2024. UGO AMEZ/SIPA « On entend peu parler de la santé,mais il n’y a pas beaucoup de choses qui ont évolué sur le terrain,depuis l’été dernier »,décrit Agnès Ricard-Hibon,porte-parole du syndicat SAMU-Urgences de France. Dans les hôpitaux,les tensions restent vives sur les ressources humaines,en premier lieu au sein des services d’urgence,où l’été est synonyme de casse-tête depuis plusieurs années. Des fermetures « perlées » ; des équipes SMUR (structures mobiles d’urgence et de réanimation)en moins pour intervenir sur les urgences vitales ; des effectifs d’urgentistes réduits… Les mêmes maux se racontent,dans de nombreux territoires,exacerbés à l’heure des congés estivaux. Sur un ton de résignation désormais bien installé.
« L’été dernier,163 services [sur 650] ont dû fermer,le soir,la nuit,le week-end,et 167 SMUR,reprend la docteure Ricard-Hibon. Nous avions alerté,mais cela n’aboutit à rien,alors on ne compte plus… On a fini par s’habituer à fonctionner en mode dégradé. » Sur le terrain,les plannings sont loin d’être remplis partout,faute d’urgentistes,mais chaque territoire recherche la « meilleure formule ».
« La priorité,c’est de préserver l’“urgence vitale” »,souligne cette urgentiste dans le Val-d’Oise. Elle rappelle le déploiement du « pack Braun »,quarante mesures décidées par le gouvernement,et notamment l’ex-ministre de la santé François Braun,dans l’urgence à l’été 2022,et depuis prolongées : la régulation par le 15 s’est développée à l’entrée de certains services,ou encore les services d’accès aux soins (SAS),qui permettent au SAMU-SAS de s’organiser avec la médecine de ville pour répondre aux urgences non vitales… « Tout reste fragile,avec des situations différentes d’un territoire à l’autre »,précise-t-elle.
Au ministère de la santé,dans cet entre-deux post-électoral qui a vu le locataire de l’avenue de Ségur,Frédéric Valletoux,se faire élire député (Horizons) en Seine-et-Marne,on ne communique pas de chiffres sur des fermetures désormais régulières. Et si l’on acte une « situation fragile »,du fait d’un effectif médical qui reste insuffisant,on la qualifie aussi de « moins tendue » que les deux derniers étés. Avec des établissements qui ont pu rouvrir des lits,ce qui doit permettre de désengorger les urgences.
Autre avancée mise en avant : 86 départements sont désormais couverts par un SAS,soit 94 % de la population. En moyenne,1,2 million d’appels par mois sont désormais traités pour ces demandes de soins non programmés.
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