Bernard Arnault,PDG de LVMH,à l’assemblée annuelle des actionnaires de la société,à Paris,le 18 avril 2024. SARAH MEYSSONNIER / REUTERS En 2023,le visage de Bernard Arnault (LVMH) n’était qu’un parmi d’autres – avec ceux d’Axel Dumas (PDG d’Hermès) François-Henri Pinault (Kering),Françoise Bettencourt Meyers (L’Oréal),Alain Wertheimer (Chanel) – à illustrer la une de Challenges consacrée aux plus grandes fortunes françaises. Pour l’édition 2024 de ce marronnier,qui assure chaque année la meilleure vente de l’hebdomadaire économique,le PDG du groupe de luxe (actionnaire minoritaire du magazine économique) et ses enfants,ou ses enfants seuls,auraient pu figurer en couverture. Au lieu de quoi,la vingt-neuvième édition de ce palmarès,disponible en kiosque jusqu’à la fin de l’été,affiche « 500 » (fortunes de France) en chiffres dorés sur un fond blanc. Parce que M. Arnault déteste ce classement,qui,selon l’avis qu’on lui prête,alimente « la haine antiriches » ?
Les discussions autour de ce numéro spécial ont commencé au printemps. « Cela a toujours été un sujet sensible de mettre un ou plusieurs milliardaires en une,explique un journaliste,qui s’exprime,comme plusieurs de ses collègues,sous le couvert de l’anonymat. En général on leur en parle,il y a des négociations,parfois,ça va au clash. »
Axée sur la transmission et l’héritage,l’édition 2024 avait de bonnes raisons de porter la famille Arnault en première page. « Certains auraient préféré Vincent Bolloré,explique cependant le directeur de la rédaction,Pierre-Henri de Menthon. Mais on l’avait déjà choisi il y a deux ans. Ça aurait pu être Xavier Niel [le fondateur d’Iliad,par ailleurs membre du conseil de surveillance du Groupe Le Monde]. Ça aurait pu être Nicolas Puech,le principal actionnaire individuel d’Hermès. Pour ma part,je trouvais que mettre notre actionnaire minoritaire (à 40 %) à l’honneur n’était pas une bonne idée. Que dirait-on si Le Figaro magazine mettait la famille Dassault à sa une ? »
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