Jean Finez,enseignant-chercheur en sociologie au laboratoire Pacte (CNRS/université Grenoble-Alpes/Sciences Po Grenoble),est membre du réseau de recherche international sur les chemins de fer Ferinter,auteur,avec Hervé Champin et Alexandre Largier,de La SNCF à l’épreuve du XXIe siècle (Editions du Croquant,2021).
Ce n’est pas la première fois qu’une affaire de sabotage ferroviaire fait l’actualité en France (on ne peut évidemment s’empêcher de penser à l’affaire de Tarnac en 2008). Il existe une littérature technocritique très documentée et très facile d’accès,qui appelle à attaquer les infrastructures pour fragiliser la superstructure,c’est-à-dire le pouvoir en place.
Les sociétés industrialisées,parce qu’elles sont hypertechnicisées et connectées,sont vulnérables par essence. On pourra mettre tous les moyens humains et matériels que l’on veut,même de manière exceptionnelle à l’occasion d’un événement comme les Jeux olympiques,il sera toujours difficile de s’assurer de l’intégrité de réseaux qui s’étalent sur des milliers de kilomètres,y compris dans des zones inhabitées ou faiblement peuplées : les pipelines traversent les déserts,les données Internet circulent d’un continent à l’autre par le biais de gros câbles dans les fonds marins,les réseaux ferroviaires et électriques sillonnent les campagnes, etc.
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