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Paris 2024 : pour les JO, 62 000 tee-shirts « made in Bobigny »

Aug 9, 2024 Fabrication IDOPRESS

Pour découvrir le site de production des 62 000 tee-shirts commandés par la Mairie de Paris à l’occasion des Jeux olympiques,inutile d’aller bien plus loin que les sites olympiques. Il suffit de prendre le métro jusqu’à Saint-Denis,haut lieu de la compétition,et d’enchaîner avec la ligne de tramway T1,direction Bobigny (Seine-Saint-Denis).

C’est là,à la station balbynienne Escadrille Normandie-Niémen,que la société Vêtements Accessoires de France (VADF) a ouvert,il y a cinq mois,un nouveau site de production de sa gamme de vêtements et accessoires textiles en coton bio,principalement destiné à une clientèle d’entreprise. Un site de vente en ligne s’adresse,lui,aux particuliers,sous la marque Navir.

Pourquoi s’installer en zone urbaine,en Seine-Saint-Denis,à une époque où les usines ont tendance à s’éloigner de plus en plus des villes,pour cause de disponibilité des locaux ou de levée de boucliers des riverains inquiets des nuisances éventuelles ? Le pari peut sembler audacieux. Pour Baptiste Vallet,qui dirige l’entreprise VADF aux côtés de Renaud Fert,le choix est au contraire rationnel. « Il était très important pour nous d’avoir cette usine à Bobigny,explique l’entrepreneur,qui a grandi et appris son métier dans l’atelier textile de son père,à quelques rues de là. Ce secteur de l’Ile-de-France a une vraie culture de l’industrie. Les habitants ont vu leurs parents travailler en usine,pour nombre d’entre eux c’est une vraie fierté d’être dans un métier de production. »

« Disponibilité de la main-d’œuvre »

Certes,il n’a pas été facile de trouver des locaux : les ateliers de 3 200 mètres carrés sont installés dans un bâtiment construit en 1936,autrefois occupé par les services des archives du Trésor public. Un ensemble architectural protégé,peu adapté à une activité industrielle. Ainsi,pour faire entrer dans les ateliers les machines gigantesques nécessaires à cette production fortement automatisée,il a fallu créer une énorme fenêtre sur la façade et louer une grue. Installer l’électricité nécessaire au fonctionnement de l’usine s’est révélé un « chantier titanesque ». Les rouleaux de molleton ou de jersey de coton bio,pour partie venus de Turquie,sont aussi sources de quelques casse-tête logistiques.

En revanche – et c’est le plus important –,recruter ne pose aucune difficulté. « La principale raison laquelle nous sommes ici est la disponibilité de la main-d’œuvre »,insiste M. Vallet. Les soixante-dix salariés de VADF viennent travailler à pied,à vélo ou en tramway,qui les dépose devant la porte. Un avantage concurrentiel face à des sites de production installés dans des régions rurales,moins riches en main-d’œuvre. « Les ateliers textiles installés dans les Vosges,par exemple,peinent à embaucher. Et quand ils y parviennent,les salariés repartent souvent au bout de deux ou trois ans. C’est un problème aussi pour la transmission des compétences »,oppose M. Vallet.

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