Dans un centre de soins ouvert pour personnes âgées,à Athènes,le 2 février 2024. ARIS MESSINIS / AFP Quand Katerina Papadimitriou a vu l’état de santé de sa mère,veuve,se dégrader,elle a songé la placer dans une maison de retraite privée. Mais le coût,estimé autour de 1 300 euros par mois pour un établissement offrant des services de qualité,a vite freiné cette sexagénaire.
Avec une retraite de seulement 900 euros par mois,sa mère ne peut pas se le permettre. Katerina Papadimitriou,fille unique,ne compte elle-même que sur unepetite pension de 800 euros par mois,avec laquelle elle doit subvenir à ses besoins à Athènes et aider ses deux enfants. « J’ai fini par prendre une aide à domicile,une femme originaire d’un pays de l’Est,qui loge avec ma mère et la surveille en permanence. C’est la solution la plus répandue en Grèce actuellement,car il n’y a que peu d’aides de l’Etat et de maisons de retraite publiques »,raconte-t-elle.
Katerina explique aussi avoir préféré laisser sa mère dans son environnement et ne pas bousculer ses habitudes en l’installant dans un établissement : « Ces structures n’ont pas une bonne réputation. » En Grèce,seulement 2,5 % des plus de 80 ans vivent dans des maisons de retraite,contre 15 % en France,estime Byron Kotzamanis,professeur de démographie à l’université de Thessalie. Il existe dans le pays environ 300 structures essentiellement privées,ce qui reste très insuffisant pour répondre aux besoins.
Byron Kotzamanis souligne que « jusqu’à présent ce sont les familles qui prenaient en charge les personnes âgées,mais cela ne va pas durer car la société change ». Outre le fait que les familles s’éparpillent davantage dans le pays,que de nombreux enfants sont partis à l’étranger pendant la crise économique des années 2010,un quart des femmes nées en 1985 n’ont pas eu d’enfants. « Quand elles seront plus âgées,il n’y aura plus de structure familiale,mais cela n’a pas encore été compris ni par la société ni par les dirigeants,qui n’ont pas de politique publique pour accompagner le vieillissement de la population. Vers 2040,les résultats seront perceptibles,avec des cercles familiaux très restreints et des personnes âgées très isolées »,constate le chercheur.
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