« Les consommateurs martiniquais ont le droit de choisir ce qu’ils mangent,et de l’avoir à un prix correct »,martèle Gwladys Roger,la trésorière du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC),à l’entrée du parking du stade Pierre-Aliker de Fort-de-France. Face à une centaine de sympathisants,vêtus de rouge en signe de ralliement,les orateurs se succèdent sous le « carbet » (grand abri,qui sert de lieu de rassemblement aux Antilles) dont ce collectif a fait son quartier général depuis le début d’un mouvement de protestation contre la vie chère qu’il a lancé le 1er septembre en Martinique.
Sujet de mécontentement récurrent aux Antilles,le coût de la vie suscite un regain de fébrilité dans l’île depuis que cette organisation,créée début 2023 et très active sur les réseaux sociaux,multiplie les appels à manifester pour exiger une baisse des prix.
Depuis deux semaines,l’activité des grandes surfaces de Martinique est perturbée par des blocages sporadiques orchestrés par des groupes de militants habillés en rouge. Mercredi 11 septembre,les forces de l’ordre sont intervenues pour déloger des manifestants aux abords d’un hypermarché de Fort-de-France. « Ils menaçaient d’envahir le magasin pour le contraindre à fermer »,indiquait la préfecture dans un communiqué,ajoutant que « les forces de sécurité intérieure ont dû faire usage de sept grenades lacrymogènes ».
« Nous déplorons ces échauffourées »,réagit Aude Goussard,la secrétaire du RPPRAC,qui réaffirme la « dynamique purement pacifique » du mouvement contre la vie chère. « Notre première revendication est l’alignement des prix sur ceux de la France hexagonale »,souligne cette sympathisante indépendantiste de 43 ans,réitérant une demande écrite envoyée par son collectif début juillet aux entreprises de la distribution. Une indépendantiste qui réclame l’harmonisation des prix entre Paris et la Martinique ? « C’est pour mettre la France face à ses contradictions : on nous dit que nous sommes français,mais il n’y a pas de continuité territoriale »,rétorque Mme Goussard.
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