Une femme prépare une robe,la "Battle Dress",offerte par le créateur,Jean-Charles de Castelbajac,pour habiller la Vierge noire de la basilique de la Daurade,à Toulouse le 7 mars 2010. Huit robes,bénies,ont été créées par des grands noms de la haute couture pour remplacer les parures offertes aux XVIIIe et XIXe siècle à cette Vierge. REMY GABALDA / AFP Les religions gagneraient à parler de mode,assure le théologien Alberto Fabio Ambrosio,codirecteur au Collège des Bernardins du séminaire « Ecologie de la mode : vers de nouvelles vertus »,et auteur de Mode et Religion. Habiller le sacré,sacraliser le look (Hermann,2024) et de Théologie de la mode. Dieu trois fois tailleur (Hermann,2021).
Alors que s’ouvre la Paris Fashion Week (23 septembre-1er octobre),ce religieux dominicain appelle,dans un entretien au Monde,les cultes à inventer une « nouvelle pudeur »,non plus en contrôlant ce que couvrent ou non nos vêtements sur nos corps,mais en s’engageant contre « l’injustice esthétiquo-économique et environnementale » que suscite l’industrie de la mode.
Les deux peuvent réenchanter une existence : des individus trouvent du sens à leur vie à travers l’expérience esthétique et culturelle vécue grâce au vêtement. L’habillement et la mode sont deux éléments fondamentaux du langage en société. Chaque individu se définit par le vêtement qu’il porte – l’habit fait le moine. Or,si je me laisse porter par le langage des marques,par les icônes de la mode,si acheter de nouveaux produits me procure du plaisir ou un sentiment de bien-être et si j’attends les nouvelles tendances comme des oracles,alors la mode se profile comme un système de sens. La mode donne des lignes à suivre,fait se sentir bien,voire donne du bonheur et sème,en ce sens,des grains de salut.
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