Un manque d’« impartialité »,de « multiples controverses et un climat de fortes conflictualités internes »,une défiance à l’égard des instances nationales… La liste des « dysfonctionnements » reprochés par l’agence régionale de santé (ARS) au conseil départemental de l’ordre des médecins (CDOM) de La Réunion est longue.
Ces griefs ont conduit,mercredi 23 octobre,le directeur général de l’ARS de l’île,Gérard Cotellon,à signer un arrêté de dissolution du CDOM,qui regroupe environ 3 300 praticiens. « Une décision exceptionnelle »,explique-t-il,afin de « rétablir les conditions de la confiance des médecins de La Réunion ».
Cette dissolution a été opérée à la demande du Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM),qui l’avait déjà requise en 2022,sans l’obtenir. Contacté,le CNOM refuse de communiquer plus avant et se borne à reconnaître le caractère exceptionnel d’une telle décision,évoquant seulement « deux précédents connus et confirmés par l’ordre ».
Ensuite,les plaintes pénales et ordinales lancées en 2023 par une médecin généraliste de l’île,Lise François,qui accuse de violences conjugales son ex-époux,Benjamin Dusang,médecin,qui a présidé le CDOM entre 2021 et juin 2024. Lors des dernières élections ordinales,deux binômes,dont celui de Mme François,ont été interdits de se présenter,par décision du CDOM. La médecin dénonçait alors une mesure de rétorsion.
Les juges administratifs lui ont donné raison,en estimant que les deux binômes avaient été « irrégulièrement évincés ». Dans son arrêté,dont Le Monde a pris connaissance,l’ARS considère que le conseil départemental a refusé de « se placer sous le contrôle » du Conseil national,qui s’était opposé au rejet des candidatures des deux binômes.
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