Wallerand de Saint-Just,à la barre du tribunal de Paris,le 4 novembre 2024. BEN LAMARE POUR « LE MONDE » Monsieur le marquis Wallerand de Saint-Just d’Autingues a une longue habitude des prétoires et sait courtoisement répondre à côté de la question. Pas seulement parce qu’il a été l’avocat pendant quarante ans du Front national (FN) et subsidiairement celui de Brigitte Bardot,mais parce que le trésorier du parti a déjà été condamné en 2023 à six mois avec sursis et une peine d’inéligibilité de deux ans pour « recel d’abus de bien sociaux » dans l’affaire Jeanne,un montage astucieux pour financer les législatives de 2012.
Mᵉ Saint-Just,74 ans,– qui n’a guère de liens avec le proche de Robespierre,si ce n’est qu’ils ont tous deux été élus dans l’Aisne et ont trébuché à Paris – se drape volontiers dans sa bonne foi et s’est indigné,lundi 4 novembre,au procès des assistants du Parlement européen,du moindre soupçon infamant. Il a été trésorier,bénévole,du FN à partir de 2009 et pendant douze ans,membre du bureau politique,puis du bureau exécutif,et même vice-président,et salarié du parti à partir de 2014 pour les affaires juridiques et judiciaires. Il s’est présenté depuis son adhésion au FN,en 1986,à toutes les élections,« sauf à la présidence de la République »,plaisante le prévenu.
En 2016,la situation financière du FN n’est pas brillante,les charges sont passées en trois ans de 140 000 à 662 000 euros,la dette dépasse les 9,1 millions. « Nous avons surtout eu un problème de trésorerie,plaide l’avocat. En vérité,la situation du mouvement était saine et ne fera que s’améliorer. » En attendant,il faut réduire les coûts et l’accusation le soupçonne d’avoir voulu profiter de la manne européenne pour soulager les finances du parti,en embauchant des assistants fictifs.
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