La soirée de lectures « Ouvrir les cahiers de doléances »,au théâtre des Amandiers,à Nanterre,le 16 novembre 2024. GERALDINE ARESTEANU Michel Barnier aurait pu venir au théâtre des Amandiers à Nanterre,samedi 16 novembre. Le premier ministre,qui a annoncé dans Le Parisien le 26 octobre avoir demandé à ses équipes de se plonger dans les cahiers de doléances issus de la crise des « gilets jaunes » pour élaborer son futur « plan d’action »,aurait constaté que le monde théâtral a pris les devants et s’est emparé de ces pages noircies par des citoyens,mais oubliées sur les étagères des archives départementales et nationales depuis plus de cinq ans par le pouvoir politique.
Intitulée Ouvrir les cahiers de doléances,cette soirée de lectures a dévoilé les textes inédits de cinq auteurs et autrices auxquels Christophe Rauck,directeur du Théâtre des Amandiers,a proposé de donner vie à ces doléances pour faire « œuvre de mémoire ». Penda Diouf,Claudine Galea,Christophe Pellet,Constance de Saint Remy,Noham Selcer,tous se sont rendus aux archives des Hauts-de-Seine et ont consulté cet impressionnant matériau,ces centaines de demandes,de propositions,de critiques,de témoignages de vie rédigés à la main.
Autant de bouteilles à la mer,de coups de gueule mis noir sur blanc dans l’espoir d’être entendus. « Comme une lettre au Père Noël sans étoiles dans les yeux. (…) Toutes les phrases disent la même chose : nous ne vivons pas suffisamment bien »,constate Penda Diouf dans un texte rétrospectif,judicieusement titré Et toi,tu y étais sur les ronds-points ?,à l’attention de tous ceux qui auraient déjà oublié ce mouvement de protestation.
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