L’image est inédite : une trentaine de présidents et présidentes d’université qui,sous la neige le 21 novembre à midi,convergent vers le ministère de l’enseignement supérieur,bien décidés à être reçus par le ministre avec qui ils n’avaient pourtant pas rendez-vous.
Cette action coup de poing est loin des pratiques habituelles de France universités,association qui fédère les chefs d’établissement et sert d’interlocuteur aux services du ministère de l’enseignement supérieur. « On est à un moment de bascule où nous nous trouvons dans l’impossibilité de boucler nos budgets pour 2025 »,explique son vice-président,Dean Lewis,à la tête de l’université de Bordeaux,qui a fait partie de la délégation de dix présidents reçus par le ministre.
Quatre universités sur cinq risquent de terminer l’année en déficit alors qu’elles se voient contraintes de débourser 500 millions d’euros de plus qu’en 2024 pour financer diverses mesures dans le cadre de la réduction du déficit public. « Ce qui a exacerbé nos inquiétudes,c’est la découverte,par la bande,d’un nouveau prélèvement de 1 % pour constituer un fonds de solidarité entre nos établissements »,poursuit-il.
Cette trésorerie,régulièrement désignée par Bercy comme une manne d’argent dormant,correspond aux fonds de roulement des universités. Ils constituent,pour chacune,une réserve financière consacrée aux investissements tels que l’achat de gros équipements pédagogiques ou la rénovation de bâtiments. En pratique,les sommes détenues sont largement convoitées par l’Etat,notamment pour financer la majeure partie des mesures liées au pouvoir d’achat des fonctionnaires.
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