(Illustration) LE MONDE Difficile de prévoir un avenir plus sombre. La toute première étude mondiale commanditée par la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs (Cisac) – qui représente 6 millions de créateurs dans le monde –,publiée mercredi 4 décembre,affirme sans détour que « l’intelligence artificielle [IA] générative menace l’avenir des créateurs »,en mettant « en péril leurs revenus au cours des cinq prochaines années ». Plus précisément,selon cette étude confiée à PMP Strategy,les créateurs dans le secteur musical devraient perdre,d’ici à 2028,24 % de leurs revenus et 21 % dans le domaine audiovisuel. Ce qui représente une perte cumulée de 22 milliards d’euros sur cinq ans.
La conclusion de l’étude est sans appel : « en l’absence de changement du cadre réglementaire »,les créateurs seront perdants sur deux tableaux. Ils subiront « une perte de revenus due à l’utilisation non autorisée de leurs œuvres par les modèles d’intelligence artificielle générative sans aucune forme de rémunération ». De plus,le remplacement de leurs sources traditionnelles de revenus dû à l’effet de substitution des produits générés par l’IA « viendra concurrencer leurs œuvres de plein fouet ». Cette étude doit,selon le chanteur du groupe ABBA Björn Ulvaeus,président de la Cisac,servir de « guide aux décideurs politiques »,dans tous les débats sur la législation sur l’IA.
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